Oeuvres de Julie Candeille - Lydie ou Les Mariages manqués Ebook Tooltip Conte moral ( Edition intégrale ) annoté

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  • 1230002441542
  • 23 juli 2018
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Samenvatting

C’EST par respect pour le public que j’ai consenti à la réimpression de ce petit ouvrage, mon premier roman, le plus simple, le plus incorrect, et néanmoins l’un des plus estimés... précisément parce qu’il est simple. L’imagination, fatiguée des grandes catastrophes racontées par les historiens ou même par les auteurs de romans historiques, redescend volontiers à ces tableaux de genre, à ces esquisses de société, où le lecteur retrouve avec plaisir ses souvenirs ou ses impressions. Il est d’ailleurs tel caractère (comme celui d’Adhémar) dont le modèle, presque entièrement perdu depuis vingt ans, devient plus rare de jour en jour, et qu’il n’est pas tout-à-fait inutile de reproduire, ne fût-ce que pour comparer avantageusement notre jeunesse studieuse, ambitieuse peut-être, mais plus mâle, plus forte, et certainement plus sage, à cet essaim d’efféminés qui, à l’époque de la révolution, envahissoient les balcons et les loges pour y dormir, ou pour y troubler le spectateur paisible ; qui, dès le matin, ne sachant déjà que faire, parcouroient lâchement les promenades et les rues, y poursuivoient de leurs regards cyniques les jeunes et timides bourgeoises, et se dédommageoient de leur incapacité en toutes choses honorables, par une science de séduction et une routine de mauvaise foi auxquelles n’échappoient même pas le tailleur et le cordonnier.
Dans l’éducation des femmes, ainsi que dans celle des hommes, il y a eu (nos familles s’en souviennent encore) une longue et triste lacune. L’échafaud à peine renversé, et la gloire chargée du rachat de nos crimes, tous les Français coururent se battre, toutes les Françaises se mirent à danser. On dansoit prodigieusement, tandis que les douze armées républicaines frayoient de leur mieux le chemin au despotisme militaire ; et quand ce despotisme vint tout doucement se présenter sous le titre modeste de Consulat à vie, que l’on rouvrit quelques églises, que l’on permit à l’instruction de reparoître, habillée à la grecque, et que notre gaîté moqueuse put s’exercer, sans risque de la vie, sur l’air étonné de quelques nouveaux riches, et l’allure si étrange de leurs grosses compagnes, on se remit à danser de plus belle : c’étoit un commencement de restauration. En attendant que l’on rapprit à prier Dieu et à se mieux conduire, ou rapprenoit à faire la révérence ; et, comme de la révérence à l’entrechat il y a peu de distance, quand on ne fait pas autre chose, nos jeunes femmes rivalisèrent d’aplomb, et d’intrépidité, et de légèreté, en attendant des grâces plus touchantes. A cette époque aussi, les bonnes pensions étoient rares ; d’anciennes maisons n’existoient plus ; et de nouvelles, mal dirigées, n’avoient pas encore donné le signal du succès et l’appel de la concurrence à cette multitude de pensions qui maintenant fourmillent dans Paris, et qui toutes, il faut le dire, ne méritent pas la confiance des mères, trop empressées à céder aux institutrices le droit de former des épouses pour les dignes élèves de Saint-Cyr, de l’école Polytechnique, de Louis-le-Grand, de Charlemagne, et de tant d’autres établissemens également nécessaires, également estimés.
Enfin, à cette époque, le genre funeste s’étoit accoutumé à prévaloir dans les romans. Il falloit, comme Anne Radcliff, mourir d’effroi en les composant, ou tout au moins devenir folle après en avoir lu seulement trois ou quatre. Aussi jamais tant de folies (nous adoucissons le mot) n’eurent-elles le privilége de troubler l’ordre, et de faire perdre l’habitude du respect dû à l’innocence, que dans ces jours d’égarement. Cette pauvre LIBERTÉ, travestie en mille façons, s’épouvantoit elle-même des interprétations nouvelles données à ses antiques lois. L’un en faisoit son thème de banqueroute ; l’autre, un code de polygamie1 ; celui-ci, le manteau de ses fraudes religieuses ; celle-là, le prétexte d’une rupture solennelle ; et nos filles concluoient de tout cela qu’elles pouvoient se marier sans aveu de père ni de mère : heureuses quand cette nouvelle logique ne poussoit pas plus loin ses argumens ! Les moins mal élevées, celles en qui un bon naturel et de vertueux exemples combattaient l’influence du siècle, se contentaient de l’air évaporé, du ton tranchant, et des répliques équivoques que l’on donnoit alors pour de l’esprit, et qui, sous les yeux mêmes de l’auteur de Lydie, firent manquer plus d’un mariage à de jeunes personnes, intéressantes du reste, et, de plus, aussi recommandables par leurs entours qu’irréprochables dans leurs mœurs.
On feroit un fort bon roman, très-amusant et très-moral, des erreurs et des infortunes de quelques-unes de ces victimes de l’éducation révolutionnaire. Celui-ci, on vient de le dire, n’en est tout au plus qu’une ébauché, et si rapidement tracée, qu’en y jetant les yeux dix ans après la publication du livre, j’avois peine à comprendre que les journaux l’eussent traité avec tant d’indulgence, et que, depuis, des éloges partiels et des citations dans quelques annales, en eussent prolongé le succès. Occupée maintenant d’ouvrages plus sérieux, et trop souvent contrariée par une santé chancelante, j’ai voulu-du moins, faute de temps pour composer un meilleur roman de mœurs, rendre celui-ci moins indigne de sa petite réputation ; j’ai apporté le plus grand soin à effacer du style les taches d’afféterie, et celles du néologisme qui y formoient contraste avec le naturel, ou, pour mieux dire, avec la vérité des caractères et des situations : car toutes les situations de Lydie ne sont pas vraisemblables, et néanmoins elles sont vraies. J’ai presque tout raconté de mémoire : ce qui fait que les réflexions ressortant du sujet, et non pas du système de la narration. Quant à l’inexpérience de l’art d’écrire, inexpérience dont le littérateur peut retrouver les tracés à chaque page de Lydie, je la combattrai, et j’en rougirai d’autant moins, qu’elle n’a pas empêché le succès de vogue de mon premier ouvrage de théâtre2, et que, par esprit, d’humilité, comme par réconnoissance pour le public dont on éprouva l’indu ! gence, un auteur aime à retrouver dans ses premiers essais la jeunesse de son talent, et cette couleur inégale, mais fraîche, qui sans doute convenoit le mieux à la physionomie de l’œuvre, puisque l’œuvre avoit réussi. S’abstenir de corriger certains défauts d’un ouvrage qui a su plaire, c’est encore respecter ses juges. J’espère que ce motif suffira pour m’absoudre des fautes encore échappées au peu que j’ai appris, depuis que tant d’occupations diverses m’ont laissé enfui quelques heures pour rectifier le peu que je savois.
Je dois, en outre, demander grâce aux mères scrupuleuses et aux surveillantes attentives pour l’épisode de Lesbia. Cet épisode, très-vif, et dans le goût du temps, devoit être soumis aux règles plus précises de nos bienséances actuelles ; il l’est, mais pas assez encore pour qu’une pensionnaire arrête ses regards sur la scène qu’on y retrace. Le personnage de Lesbia ne pouvoit disparoître du cadre de Lydie sans déranger tout le tableau : ainsi j’ai dû le conserver ; mais en faisant ce sacrifice au développement, et peut-être à l’effet de ma seconde partie, je me suis promis de signaler l’espèce de danger d’une lecture dont, au moyen de cette précaution, la responsabilité ne tombe plus sur l’auteur. Cette précaution peu usitée préviendroit peut-être le scandale fréquent, et parfois volontaire, d’un livre prêté inconsidérément sans en avoir coupé toutes les feuilles. Le mieux, me dira-t-on, seroit de ne rien écrire qui ne pût être lu par les deux sexes et à tout âge ; mais quel romancier, excepté Walter Scott et deux femmes privilégiées, peut se flatter d’avoir présenté l’Amour sous des formes toujours pudiques ? De tant de manières de payer le tribut aux passions, celle de les décrire avec l’ardeur de l’imagination qu’elles embrasent est-elle donc la moins séduisante pour la jeunesse d’un auteur ? et n’est-ce pas un mal quelquefois nécessaire que la peinture de ces honteuses foiblesses qui, par leur châtiment terrible, inévitable, jettent tant, d’éclat sur les beautés de la raison, et concourent à l’affermir dans l’heureuse pratique des vertus ?
Quoi qu’il en soit, il nous semble que l’engagement de se dénoncer ainsi et de soi-même à la sollicitude maternelle, et puis encore cette autre loi, si on la promulguoit, de ne pouvoir livrer à l’impression aucun volume entièrement dénué de toutes notions morales ou instructives, élagueroient de notre librairie des milliers de romans licencieux ou soporifiques, et rendroient à cette branche de la littérature française son élégance dès long-temps incontestable, et son utilité, plus contestée que jamais.

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Inhoud

Taal
fr
Bindwijze
E-book
Oorspronkelijke releasedatum
23 juli 2018
Ebook Formaat
-490569

Betrokkenen

Hoofdauteur
Julie Candeille
Hoofduitgeverij
Paris : C.-J. Trouvé, 1825

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Studieboek
Nee

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