La Vie en fleur Ebook Tooltip

Afbeeldingen

Inkijkexemplaar

Artikel vergelijken

  • Frans
  • E-book
  • 1230003558140
  • 11 november 2019
  • Adobe ePub
Alle productspecificaties
  • Je leest ebooks gemakkelijk op je Kobo e-reader, of op je smartphone of tablet met de bol.com Kobo app. Let op! Ebooks kunnen niet geannuleerd of geretourneerd worden.

Anatole France

Anatole France (Jacques-Anatole-Francois Thibault) was born in Paris in 1844, the only son of a book dealer. Working throughout his life in the publishing industry, he also contributed to various reviews and from 1873 was beginning to focus on his own creative writing. In 1897 he was elected to the Academic Francaise. The decisive shift in his career came in his participation in the Dreyfus affair, on behalf of the convicted Jewish officer. It marked the first stage of his emergence as one of the 'representative men' of his epoch, and brought about his conversion to socialism. Subsequent works reflect thsi sharpened humane concern. He was awarded the Nobel Prize for Literature in 1921. He died in 1924.

Samenvatting

ON NE DONNE PAS ASSEZ

Ce jour-là, Fontanet et moi, tous deux élèves de cinquième sous M. Brard, ayant quitté le collège à quatre heures et demie, au son de la cloche, selon la coutume, nous descendions la rue du Cherche-Midi, suivis de madame Tourtour, attachée à la famille Fontanet, et de Justine, que mon père avait surnommée la Catastrophe parce qu’elle déchaînait ordinairement autour d’elle les fureurs du feu, de l’air et des eaux, et que tous les objets qu’elle tenait dans ses mains lui échappaient soudain pour prendre des directions imprévues. Nous regagnions la maison paternelle et nous avions un assez long chemin à faire ensemble. Fontanet habitait au bas de la rue des Saint-Pères. C’était un soir de décembre. Il faisait déjà noir, le trottoir était humide et les becs de gaz brûlaient dans une brume rousse. La route s’égayait des mille bruits de la ville, que coupaient à chaque instant les cris aigus et les rires sonores de Justine, accrochée aux passants par les mailles de son fichu de laine ou les poches de son tablier.

— On ne donne pas assez, dis-je tout à coup à Fontanet.

J'exprimai cette pensée avec l’accent d’une conviction sincère et comme le résultat de mûres réflexions. Je croyais puiser une vérité si rare dans les profondeurs de ma conscience et je la communiquais comme telle à Fontanet. Il est toutefois plus probable que je répétais une phrase que j’avais entendue ou lue quelque part. J’étais disposé, en ce temps-là, à prendre pour miennes les idées d’autrui. Je me suis corrigé depuis, et je sais maintenant combien je dois à mes semblables, aux anciens comme aux modernes, à mes concitoyens ainsi qu’aux peuples étranger, et notamment aux Grecs à qui je dois tout, à qui je voudrais devoir davantage, car ce que nous savons de raisonnable sur l’univers et l’homme nous vient d’eux. Mais ce n’est pas la question.

En m’entendant énoncer cette maxime, qu’on ne donne pas assez, Fontanet, qui était très petit pour son âge, leva obliquement vers moi sa fine tête de renard et m’interrogea des yeux. Fontanet était toujours prêt à examiner toutes les idées pour en tirer profit. L’avantage de celle-ci ne lui apparaissait pas tout d’abord : il attendait des éclaircissements.

Je repris avec une gravité plus marquée :

— On ne donne pas assez !

Et je m'expliquai :

— On ne fait pas suffisamment l'aumône. On a tort ; il faudrait que chacun donnât son superflu aux pauvres.

— C'est possible, répondit Fontanet après quelques instants de réflexion.

Encouragé par cette seule parole, je proposai à mon cher condisciple de former tous les deux une association charitable. Je lui connaissais un caractère enteprenant, un esprit inventif, et j’étais sûr qu’à nous deux, nous ferions de grandes choses.

Après une courte discussion, nous tombâmes d’accord.

— Combien as-tu d’argent à donner aux pauvres ? me demanda Fontanet.

Je répondis que j’avais quarante-neuf sous à mettre dans l’œuvre et que, si Fontanet en apportait autant, nous pourrions commencer tout de suite à faire l’aumône.

Il se trouva que Fontanet, qui était l’unique enfant d’une très riche veuve, et qui avait reçu un poney tout sellé pour ses étrennes, ne pouvait disposer que de huit sous pour le moment. Mais, comme il le fit observer justement, il n’était pas nécessaire que, dès le commencement, chacun de nous apportât la même somme. Il donnerait plus tard davantage.

À la réflexion, je m’apercevais que l’inconvénient de notre entreprise était sa facilité même. Il n’était que trop aisé de remettre nos cinquante-sept sous au premier aveugle que nous rencontrerions. Et pour ma part, s’il faut l’avouer, je ne me jugeais pas assez payé de ma générosité par le regard du caniche, assis sur son derrière, sa sébile dans la gueule. Je voulais un autre loyer de ma bienfaisance. À douze ans, j’étais un peu pharisien. Qu’on me le pardonne. Je ne me suis que trop amendé depuis.

Ayant laissé Fontanet à sa porte, je me pendis au bras de Justine, que j’aimais, et, tout plein de mes desseins charitables, je lui demandai :

— Est-ce que tu trouves qu’on donne assez, toi ? dis.

À son silence, je m'aperçus qu’elle ne comprenait pas, et je n’en fus pas surpris ; elle ne m’écoutait jamais, et me comprenait rarement. À cela près, nous nous entendions à merveille. Je m’expliquai. Secouant de toutes mes forces son bras frais et ferme, pour retenir son attention fugitive, je lui criai :

— Justine, est-ce que tu trouves que l’on fait assez l’aumône aux pauvres ? Moi, je ne trouve pas.

— On donne toujours trop aux mendiants, répondit-elle, ce sont des fainéants, mais il y a les pauvres honteux, et ceux-là sont à plaindre. Il y en a partout ; ils se cachent. Et ils souffrent plutôt que de demander.

J’avais compris ; j’étais décidé. Je me vouerais avec Fontanet à la recherche des pauvres honteux.

Le soir même, par un coup inattendu de la fortune, je reçus de mon grand-père, qui était pauvre et généreux, une pièce de cent sous. Et le lendemain matin, à la classe de M. Brard, j’informai, par signes, Fontanet que nous disposions désormais d’une somme de sept francs quatre-vingt-cinq centimes pour les pauvres honteux. M. Brard observa mes gestes, les qualifia de dissipation et me donna une mauvaise note de conduite. Oh ! quel amer sourire plissa mes lèvres, de quel regard dédaigneux j’observai ce maître inepte, tandis qu’il me notait d’inconduite sur le registre déjà noir de mes fautes. Car, à quoi bon le cacher ? j’avais des torts innombrables au jugement de M. Brard.

À la récréation de midi, Fontanet fit claquer ses doigts en signe de joie et me fit pressentir qu’un jour ou l’autre, sa tante, qui était très riche, lui donnerait le double ou le triple de ce que j’apportais et qu’en attendant, je devais lui remettre les sept francs quatre-vingt-cinq. Ce dépôt était nécessaire, selon lui, pour la comptabilité de l’œuvre.

Productspecificaties

Inhoud

Taal
fr
Bindwijze
E-book
Oorspronkelijke releasedatum
11 november 2019
Ebook Formaat
Adobe ePub
Illustraties
Nee

Betrokkenen

Hoofdauteur
Anatole France
Hoofdredacteur
Fb Editions
Hoofduitgeverij
Gilbert Terol

Lees mogelijkheden

Lees dit ebook op
Android (smartphone en tablet) | Kobo e-reader | Desktop (Mac en Windows) | iOS (smartphone en tablet) | Windows (smartphone en tablet)

Overige kenmerken

Studieboek
Nee

EAN

EAN
1230003558140

Je vindt dit artikel in

Taal
Frans
Boek, ebook of luisterboek?
Ebook
Beschikbaarheid
Leverbaar
Nog geen reviews

Kies gewenste uitvoering

Bindwijze : E-book Bekijk alle bindwijzen (5)

Prijsinformatie en bestellen

De prijs van dit product is 4 euro en 25 cent.
Direct beschikbaar
Verkoop door bol
  • E-book is direct beschikbaar na aankoop
  • E-books lezen is voordelig
  • Dag en nacht klantenservice
  • Veilig betalen
Houd er rekening mee dat je downloadartikelen niet kunt annuleren of retourneren. Bij nog niet verschenen producten kun je tot de verschijningsdatum annuleren.
Zie ook de retourvoorwaarden

Alle bindwijzen en edities (5)