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  • Frans
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  • 08 augustus 2020
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Samenvatting

Je suis rentré hier de ma visite aux tombeaux des empereurs, après trois journées et demie de voyage comme dans la brume, par « vent jaune », sous un lourd soleil obscurci de poussière. Et me voici de nouveau dans le Pékin impérial, auprès de notre général en chef, dans ma même chambre du Palais du Nord. Le thermomètre hier marquait 40° à l’ombre ; aujourd’hui, 8° seulement (trente-deux degrés d’écart en vingt-quatre heures) ; un vent glacé chasse des gouttes de pluie mêlées de quelques flocons blancs, et, au-dessus du Palais d’Été, les proches montagnes sont toutes marbrées de neige. — Il se trouve cependant des personnes en France pour se plaindre de la fragilité de nos printemps !

Mon expédition terminée, je devais reprendre aussitôt la route de Takou et de l’escadre ; mais le général, qui donne demain une grande fête aux états-majors des armées alliées, a bien voulu m’y inviter et me retenir, et il a fallu de nouveau télégraphier à l’amiral, lui demander au moins trois jours de plus.

Le soir, sur l’esplanade du Palais de la Rotonde, je me promène en compagnie du colonel Marchand, par un crépuscule de mauvais temps, tourmenté, froid, assombri avant l’heure sous des nuages rapides que le vent déchire, et, dans les éclaircies, on aperçoit, là-bas sur les montagnes du Palais d’Été, toujours cette neige tristement blanche, en avant des fonds obscurs…

Autour de nous, il y a un grand désarroi de fête, qui contraste avec le désarroi de bataille et de mort que j’avais connu ici même, l’automne dernier. Des zouaves, des chasseurs d’Afrique s’agitent gaiement, promènent des échelles, des draperies, des brassées de feuillage et de fleurs. Autour de la belle pagode, toujours éclatante d’émail, de laque et d’or, les vieux cèdres centenaires sont déguisés en arbres à fruits ; leurs branches presque sacrées supportent des milliers de ballons jaunes, qui semblent de grosses oranges. Et des chaînettes vont de l’un à l’autre, soutenant des lanternes chinoises en guirlandes.

C’est lui, le colonel Marchand, qui a accepté d’être l’organisateur de tout. Et il me demande :

— Pensez-vous que ce sera bien ! Là, vraiment, pensez-vous que ça sortira un peu de la banalité courante ? C’est que, voyez-vous, je voudrais faire mieux que ce qu’ont déjà fait les autres…

Les autres, ce sont les Allemands, les Américains, tous ceux des Alliés qui ont déjà donné des fêtes avant les Français. — Et depuis cinq ou six jours, il a déployé une activité fiévreuse, mon nouvel ami, pour réaliser son idée de faire quelque chose de jamais vu, travaillant jusqu’au milieu des nuits, avec ses hommes auxquels il a su communiquer son ardeur, mettant à cette besogne de plaisir la même volonté passionnée qu’il mit jadis à conduire à travers l’Afrique sa petite armée de braves. De temps à autre, cependant, son sourire, tout à coup, témoigne qu’ici il s’amuse, — et ne prendrait point au tragique la déroute possible, si le vent et la neige venaient à bouleverser la féerie qu’il rêve.

Non, mais c’est ennuyeux tout de même, ce temps, ce froid ! Que devenir, puisque ça doit se passer justement en plein air, sur ces terrasses de palais, battues par tous les souffles du Nord ? Et les illuminations, et les velums tendus ? Et les femmes, qui vont geler, dans leurs robes du soir ?… Car il y aura même des femmes, ici, au cœur de la « Ville jaune »…

Or, voici que tout à coup une rafale vient briser, une file de girandoles à pendeloques de perles, déjà suspendues aux branches des vénérables cèdres, et chavirer une rangée de ces pots de fleurs que l’on a déjà montés ici par centaines, pour rendre la vie à ces vieux jardins dévastés…

Jeudi 2 mai.

Des émissaires ont été lancés aux quatre coins de Pékin, annonçant que la fête de ce soir était remise à samedi, pour laisser passer la bourrasque. Et il m’a fallu demander encore par dépêche à l’amiral une prolongation de liberté. J’étais parti pour trois jours et serai resté près d’un mois dehors ; je porte maintenant des chemises, des vestes, empruntées de ci de là, à des camarades de l’armée de terre.

J’ai l’honneur de déjeuner ce matin chez notre voisin de « Ville jaune », le maréchal de Waldersee.

Dans une partie de son palais que les flammes n’ont pas atteinte, une grande salle, en marqueteries, en boiseries à jours ; le couvert est dressé là pour le maréchal et son état-major, — tout ce monde, correct, sanglé, irréprochablement militaire, au milieu de la fantaisie chinoise d’un tel cadre.

C’est la première fois de ma vie que je viens m’asseoir à une table d’officiers allemands, et je n’avais pas prévu la soudaine angoisse d’arriver en invité au milieu d’eux… Ces souvenirs d’il y a plus de trente ans ! Les aspects particuliers que prit pour moi l’année terrible !…

Oh ! ce long hiver de 1870, passé à errer avec un mauvais petit bateau, dans les coups de vent, sur les côtes prussiennes ! Mon poste de veille, presque enfant que j’étais alors, dans le froid de la hune, et la silhouette, si souvent aperçue à l’horizon noir, d’un certain Kœnig-Wilhelm lancé à notre poursuite, devant lequel il fallait toujours fuir, tandis que ses obus, derrière nous, sautillaient parfois sur l’eau glacée… Le désespoir alors de sentir notre petit rôle si inutile et sacrifié, au milieu de cette mer !… On ne savait même rien, que longtemps après ; les nouvelles nous arrivaient là-bas si rares, dans les sinistres plis cachetés qu’on ouvrait en tremblant… Et, à chaque désastre, à chaque récit des cruautés allemandes, ces rages qui nous venaient au cœur, un peu enfantines encore dans l’excès de leur violence, et ces serments qu’on faisait entre soi de ne pas oublier !… Tout cela, pêle-mêle, ou plutôt la synthèse rapide de tout cela, se réveille en moi, à la porte de cette salle du déjeuner, même avant que j’aie passé le seuil, rien qu’à la vue des casques à pointe accrochés aux abords, et j’ai envie de m’en aller…

J’entre, et cela s’évanouit, cela sombre dans le lointain des années : leur accueil, leurs poignées de main et leurs sourires de bon aloi m’ont presque rendu l’oubli en une seconde, l’oubli momentané tout au moins… Il semble d’ailleurs qu’il n’y ait pas, entre eux et nous, ces antipathies de race, plus irréductibles que les rancunes aiguës d’une guerre.

Pendant le déjeuner, leur palais chinois, habitué à entendre les gongs et les flûtes, résonne mystérieusement des phrases de Lohengrin ou de l’Or du Rhin, jouées un peu au loin par leur musique militaire. Le maréchal aux cheveux blancs a bien voulu me placer près de lui, et, comme tous ceux des nôtres qui ont eu l’honneur de l’approcher, je subis le charme de son exquise distinction, de sa bienveillance et de sa bonté.

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Inhoud

Taal
fr
Bindwijze
E-book
Oorspronkelijke releasedatum
08 augustus 2020
Ebook Formaat
-108887

Betrokkenen

Hoofdauteur
Pierre Loti
Tweede Auteur
Ligaran
Hoofduitgeverij
Gilbert Terol

Lees mogelijkheden

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Overige kenmerken

Studieboek
Nee

EAN

EAN
1230004103271

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Onderwerp of thema
Avontuur
Land
China
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