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  • Frans
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  • 17 oktober 2020
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Samenvatting

LA TOUR DE CORDOUAN

À quatre kilomètres environ à l’ouest de Royan, à l’entrée de la Gironde, se trouve le charmant village de Saint-Georges, moelleusement étendu au bord de la mer, dans laquelle il vient baigner ses pieds. À gauche, la pointe de Valière, toujours fumeuse, battue de la lame, trouée et fouillée en tous sens, lui donne en raccourci les airs d’une falaise de Bretagne. À droite, la pointe de Suzac, ombragée d’yeuses et de chênes-liéges, ressemble, grâce à sa végétation méridionale, à un bloc détaché de la Provence. Derrière, la lisière du marais de Cheneaumoine, herbue et touffue, rappelle la Normandie par sa fraîcheur et sa verdure. Ce village, petit chef-d’œuvre de la nature, résumé de l’Italie et de la Normandie, idylle de la Méditerranée, est le refuge des baigneurs de Royan, qui, toujours à la recherche d’une promenade, ont fini par le découvrir et s’y installer.

La dune qui sépare Saint-Georges de la mer possède une flore à part dans l’histoire de la botanique, on en respire les senteurs balsamiques de plus d’un quart de lieue. L’espace est pourtant très-étroit ; le sable fin côtoie l’herbe de la prairie ; le pin maritime murmure auprès du saule qui s’incline sur un ruisseau. Et sur tout cela un ciel d’une richesse et d’une délicatesse de tons à désespérer le génie d’un peintre, jette les reflets de sa lumière d’azur.

Un grand poëte y a écrit un de ses meilleurs livres et passé une de ses années les plus agréables, loin du tourbillon parisien.

« La population de Saint-Georges, dit Michelet, va bien à cette nature. Rien de vulgaire, nulle grossièreté, une petite tribu protestante échappée aux persécutions, une honnêteté primitive : la serrure n’est pas encore inventée dans ce village. »

Je crois que si notre grand historien était encore de ce monde et qu’il revînt à Saint-Georges, il modifierait les lignes qui précèdent, mais à coup sûr il ne toucherait pas aux suivantes :

« La Gironde en cet endroit n’a pas moins de trois lieues de large. Avec la solennité des grandes rivières d’Amérique, elle a la gaieté de Bordeaux. Royan est un lieu de plaisir d’où on vient de tous les lieux de la Gascogne. Sa baie et celle de Saint-Georges sont gratuitement régalées du spectacle de jeux folâtres auxquels les marsouins se livrent, dans la chasse aventureuse qu’ils viennent faire en pleine rivière, jusqu’au milieu des baigneurs. À cette gaieté des eaux, joignez la belle et unique harmonie des deux rivages : les riches vignes du Médoc regardant les moissons de la Saintonge, son agriculture variée. Le ciel n’a pas la beauté fixe, quelquefois un peu monotone de la Méditerranée. Celui-ci est très-changeant. Des eaux de mer et des eaux douces s’élèvent des nuages irisés qui projettent sur le miroir d’où ils viennent, d’étranges couleurs, verts, clairs, roses et violets. Des créations fantastiques, qu’on ne voit un moment que pour les regretter, décorent de monuments bizarres, d’arcades hardies, de ponts sublimes parfois, la porte de l’Océan ! »

Tout près de ce village, à la pointe même de Valière, on pouvait voir, il y a une dizaine d’années, une petite maison jetée là comme l’épave d’un vaisseau naufragé.

Cette maison était blanche, à volets verts ; elle se cachait derrière un rideau de tamaris et de chênes-liéges du côté de la campagne, mais restait à nu du côté de la mer, exposée aux mugissements de la vague et aux fureurs de la tempête. En avant était un joli jardin rempli de fleurs et disposé comme le pont d’un navire. Chaque carré portait un nom marin. Les arbres étaient les mâts, leur feuillage les voiles, les murs étaient des haubans avec un seul sabord ouvert sur la falaise, qu’on descendait à pic jusqu’au rivage où, dans une petite crique creusée de main d’homme, se balançait une petite embarcation.

Inutile de dire que cette maisonnette appartenait à un marin.

Le propriétaire en effet était un ancien capitaine au long cours. Il s’appelait de Valgenceuse, mais tout Saint-Georges et les environs jusqu’à Royan ne le connaissaient que sous le nom de « père Vent-Debout.» Il vivait là avec un vieux marin connu lui aussi sous le nom de Clinfoc.

La position isolée de cette maisonnette allait bien aux deux vieux loups de mer dont l’existence avait été laborieusement remplie par de nombreux voyages et qui, trop vieux pour voyager encore, mais non fatigués du spectacle de la mer, s’étaient retirés dans cet ermitage pour voir l’Océan et entendre sa voix nuit et jour. C’était toujours être à bord. Ils avaient changé de cabine, voilà tout.

De plus, la petite embarcation leur permettait quelques excursions sur la Gironde et l’Océan. Par le beau temps, le Polar star (l’Étoile polaire) — c’était le nom du bateau — était toujours en mer, et les deux marins touchaient du pied et de la main les points principaux du splendide panorama qui se déroulait sous leurs yeux du haut de leur terrasse.

Panorama splendide s’il en fût !… En face s’élève majestueux le phare de Cordouan, que la mer a laissé seul sur son rocher en séparant son île de la pointe de Grave ; à côté le Verdon, bâti au milieu des dunes et des marais salants, çà et là des îles, des bancs de sable, des phares ; à droite, Royan ; à gauche, Suzac et Méchers ; partout des dunes pleines d’ajoncs et de pins, des prairies couvertes d’eupatoires et d’iris, des marais, des étangs, des routes bordées de peupliers, et dans le fond opposé à la mer, des forêts de chênes-liéges, abritant les vignobles du Médoc !

Mais nous reverrons ces paysages en détail, il est temps de faire une plus ample connaissance avec nos deux marins.

M. de Valgenceuse, à l’époque où remonte cette histoire, c’est-à-dire vers 1860, pouvait avoir entre soixante-dix et soixante-quinze ans. Lui-même aurait été, je crois, très-embarrassé de préciser son âge. La vie des marins a de ces anomalies. Il y en a dont l’âge ne remonte pas plus haut que leur entrée comme mousse sur un bateau à voiles. Le nôtre n’était pas tout à fait dans ce cas, mais soit paresse, soit insouciance, il ne se préoccupait pas d’une année de plus ou de moins à son avoir.

Il n’avait eu qu’un amour : son vaisseau, qu’une pensée : la mer. Aujourd’hui, il se reposait. Donc il était mort et les années ne comptaient plus pour lui.

Ce vieillard, type du vrai marin, était petit, sec, nerveux. En marche, au repos, assis ou couché, son corps avait toujours ce mouvement fébrile d’une corvette à l’ancre. Sa tête expressive, couronnée de cheveux blancs coupés ras et s’allongeant en deux petites mèches le long des joues, percée de deux yeux gris toujours en mouvement, dont l’un clignait de minute en minute avec rapidité, hâlée par le vent et le soleil qui en avaient respecté les coutures et les trous, car la petite vérole y avait fait ravage, présentait un ensemble dur au premier abord, mais sympathique pour peu qu’on la considérât attentivement. La bouche était gracieuse. Un fin sourire en soulevait souvent les lèvres minces, laissant voir une rangée de dents encore très-blanches, car, chose étrange ! ce marin n’avait jamais ni fumé ni chiqué. Tel était le portrait de monsieur de Valgenceuse, ou plutôt du père Vent-Debout.

Dès l’âge de huit ans il était mousse : un coup de tête. Son père alla le chercher dans l’Inde et le ramena pour le mettre au collége ; à quinze ans, il en sortait pour entrer à l’école navale d’Angoulême. Pendant les trois premières années qu’il voyagea sur le vaisseau-école, il fut toujours malade. Lui, déjà très-laid, fut encore affligé de la petite vérole. On ne l’appelait plus que l’écumoire. Les quolibets de ses camarades le dégoûtèrent de la marine de l’État. Il fut même obligé d’aller sur le terrain pour faire taire les jeunes moqueurs, et, comme il avait grièvement blessé son adversaire, comme, en somme, c’était un très-mauvais élève et qu’il n’aurait pas fait un brillant officier sous tous les rapports, pas plus à son banc de quart que dans un salon, on le força à donner sa démission. Ce qu’il fit sans aucun regret. Il revint à Royan, sa patrie, et rentra dans sa famille où il fut très-mal reçu.

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Inhoud

Taal
fr
Bindwijze
E-book
Oorspronkelijke releasedatum
17 oktober 2020
Ebook Formaat
Adobe ePub

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Hoofdauteur
Henri Garnier
Hoofduitgeverij
Gilbert Terol

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Studieboek
Nee

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