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  • Frans
  • E-book
  • 1230003231821
  • 15 mei 2019
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Samenvatting

Préface

N’est-ce pas de votre part, mon cher Frère Marie-Victorin, une bien grande imprudence que d’avoir confié au trépidant journaliste que je suis, esclave attaché à la meule du fait-divers et de l’actualité politique, la tâche infiniment honorable de présenter votre nouveau recueil à des lecteurs enchantés d’avance, et impatients de goûter les mets savoureux qu’ils savent bien les attendre à votre table ? Quelle distance énorme entre vos travaux et ma besogne, entre ces « Croquis » ensoleillés autant par les reflets de votre âme, que par ceux des belles scènes canadiennes que vous avez arrêtées en leur course fugitive et fixées en votre livre, telles les plantes utiles et les fleurs odorantes dont vous avez rempli en même temps votre herbier de botaniste ! Que voulez-vous qu’en dise de congru le pauvre écho des chicanes parlementaires à qui vous vous êtes si imprudemment adressé ? Une chose, il est vrai, me rassure et m’affermit un peu, c’est que je vois bien que vous avez voulu suivre, en cela aussi, l’exemple du Divin Pèlerin de Judée, et vous pencher de préférence vers le plus pauvre et le plus dépourvu, afin que l’honneur en fût pour lui plus grand et plus inestimable. C’est dans cette pensée que j’ai acquiescé à votre désir et promis de dire deux mots à votre lecteur, avant qu’il pénétrât dans le palais enchanté que vous lui avez préparé. Dans cette pensée, mais dans une autre aussi, il faut bien que je le dise : c’est qu’à travers votre personnalité, si hautement estimée déjà, d’écrivain patriote et disert, et de savant penché sur l’âme mystérieuse de la nature, j’ai toujours voulu voir d’abord, quant à moi, le frère cadet brillant et favorisé, dont l’aîné suit avec un secret orgueil et une chaude affection la carrière et les succès, ayant toujours envie de s’écrier : « Celui-là est mon frère bien-aimé… » car ne le sommes-nous pas en effet, pour avoir vécu dans le même décor nos premières années d’adolescence studieuse, pour avoir puisé les premiers préceptes et les premières notions au sein généreux de la même Alma Mater ?

Vous me l’avez, du reste, rappelé d’un mot qui a ébranlé au fond de mon être tout un monde de souvenirs. « Je suis arrivé juste après votre départ, m’avez-vous écrit, dans les classes de notre chère Académie Commerciale de Québec, où votre souvenir flottait encore dans bien des cœurs amis. »

Ah ! les bons professeurs et les excellents camarades ! Je m’en doute bien, franchement, qu’ils n’avaient pas dû oublier si vite l’étrange « homme d’affaires » en élaboration, — on est censé l’être, dans un collège commercial — que j’étais, alors comme aujourd’hui. Je vous ai revécues, heures de lancinante torture passées devant le sphinx implacable et divers des problèmes arithmétiques, des fantaisistes transactions imaginées par l’auteur du « Manuel de tenue des livres », des angles aigus ou obtus, du mesurage des surfaces, et des rébarbatifs hiéroglyphes de la science algébrique ! Cet âge est sans pitié, je veux bien le croire, mais n’est-il pas aussi sans joie ? Il l’eût été pour moi si le programme des études n’eût heureusement apporté une reposante variété au cauchemar mathématique, et si l’enseignement religieux ou la leçon de français ne fussent venus à propos reposer ma pauvre tête du douloureux vertige que lui infligeaient tous ces oiseaux barbares échappés de leur cage pour la persécuter. Mais il y avait autre chose encore, un livre plus grand et plus beau que tous ces amas de papier noirci : je veux parler de l’admirable paysage québécois, dont je suivais par les hautes fenêtres les changements successifs d’aspect. Qu’ils fussent rudes et caressants, selon la saison, ma mélancolie d’enfant déraciné de son lointain village leur ajoutait souvent une tristesse latente et monotone comme les jours de pluie et de vent nord-est, qui montent du Golfe pour pleurer et s’écraser en hurlant sur les contre-forts du Cap Diamant. J’ai encore dans les yeux, aussi, l’horizon tendre de mai sur la vallée de la rivière Saint-Charles, avec les champs et les bosquets de Charlesbourg et de la côte de Beaupré, cette dernière reflétée dans les eaux calmes du vaste Saint-Laurent qui semble emporter dans son cours, vers quelque mystérieuse et solennelle destinée, le vaisseau allongé de l’Île d’Orléans. L’air printanier entrait dans la classe murmurante, la voix du professeur alternait avec celle d’un élève au tableau noir, et le soleil se jouait dans la vitre d’une image pieuse ou dans celle de l’armoire aux instruments de physique dont les noms trottent encore confusément en ma mémoire. Au dehors, un tombereau passait lourdement dans le silence de la rue tranquille, que ne troublait pas le roulement de ferrailles du tramway, encore inconnu à cette époque dans la cité québécoise.

Puis la voix d’un camarade s’élevait soudain, prononçant les courtes formules de prière qui marquent chacune des heures de la journée, pour les fils et les enfants de saint Jean-Baptiste de la Salle : « Souvenons-nous que nous sommes en la sainte présence de Dieu : Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.

« Bénis soient le jour et l’heure de la naissance, de la mort et de la résurrection de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

« Mon Dieu, je vous donne mon cœur, faites-moi la grâce de passer cette heure et le reste de ce jour dans votre saint amour et sans vous offenser. »

Et pour peu que la leçon suivante, car la prière marquait la transition entre deux sujets d’étude, portât sur l’histoire du Canada et les premiers temps de la Nouvelle-France, il semblait que c’était hier encore que la première moisson avait mûri, sous le regard ému de Louis Hébert et de Monsieur de Champlain regardant la première pièce de blé, qui tranchait comme un manteau d’or sur le vert sombre de la forêt millénaire. Au loin, en bas du rocher sourcilleux où tonnerait plus tard le canon de Frontenac, Monseigneur de Montmorency-Laval s’embarquait dans un fragile canot, avec deux guides au teint cuivré, pour aller faire sa visite pastorale en quelque lointaine et hardie bourgade jetée sur la rive du fleuve, chemin humide et mouvant par lequel seul on pouvait atteindre les établissements des Trois-Rivières et de Ville-Marie. Comment ne pas évoquer, à Québec,

Tout ce monde de gloire où vivaient nos aïeux

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Inhoud

Taal
fr
Bindwijze
E-book
Oorspronkelijke releasedatum
15 mei 2019
Ebook Formaat
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Hoofdauteur
Frere Marie-Victorin
Hoofduitgeverij
Gilbert Terol

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Studieboek
Nee

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1230003231821

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