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  • 28 oktober 2018
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Samenvatting

Le nom de La Roche est très répandu dans toutes les provinces de France, et, en le donnant au personnage dont je vais raconter les aventures, j’avertis d’avance les lecteurs naïfs qu’il ne faut les attribuer à aucun des habitans de la localité où je place la scène et que je compte fidèlement décrire.

Cette précaution oratoire semblera puérile aux personnes de bon sens qui savent qu’un roman est toujours enveloppé d’une fiction, sous peine de n’être plus un roman. Elle est pourtant nécessaire, cette précaution, envers bon nombre de provinciaux, lecteurs trop excellens, qui prennent tout au sérieux, et qui n’admettent pas l’invention dans les ouvrages d’art. Avec ceux-là, il faut s’attendre à d’étranges méprises. On ne saurait décrire leur clocher, même sous un nom fictif, ou tomber, à son propre insu et par hasard, sur le nom de leur clocher en décrivant un clocher quelconque, sans mettre en émoi une notable portion des paroissiens.

Ceci est arrivé dernièrement à un auteur de ma connaissance pour avoir placé la scène d’un de ses romans dans un jardin de café attenant à un théâtre, lequel attenait à un couvent. Cette disposition locale et deux ou trois figures qu’il avait vues passer dans l’éloignement lui ayant donné l’idée d’une situation romanesque, un soir qu’il rêvait par là pendant un entr’acte, naturellement un maître de café, une religieuse et un comédien de province devinrent les personnages principaux de son roman, et comme dans ladite localité il n’y avait pas l’apparence d’une situation romanesque entre de tels personnages, l’auteur y plaça sans scrupule une histoire dont le fond était réel, et qui est arrivée très loin de là, dans un autre milieu, avec d’autres circonstances et une autre mise en scène.

Ces soins furent inutiles. En vain la Faille-sur-Gouvre (petite ville cousine-germaine de celle de Molinchart) couvrit-elle le nom véritable de celle où notre auteur avait pris une tasse de café en ruminant le décor de son roman ; en vain attribua-t-il à son héros principal, appelé Narcisse, de légers ridicules et une grande passion afin de le déguiser complètement : la paroisse s’écria que c’était monsieur un tel, lequel avait dû aimer une religieuse et avoir pour rival un comédien, que l’affreux mystère était enfin dévoilé, et qu’il fallait en connaître l’héroïne. J’ai même ouï dire que l’on s’était ému derrière les grilles du couvent, et que le roman bâti par les lecteurs ne s’était arrêté en route que faute de personnages.

Il est vrai que l’auteur du roman imprimé avait commis une grande faute : il avait peint la figure extérieure de Narcisse ; il avait fait comme les peintres qui, rencontrant une belle tête, douce, honnête et sympathique, en font à la hâte un croquis, l’enferment dans leur portefeuille avec d’autres études, et un beau jour, ayant à placer dans une composition un type de droiture et de bonté, retrouvent avec plaisir l’esquisse d’après nature, et l’habillent en paysan ou en prince, selon les convenances de leur sujet.

L’auteur du roman en question ne s’en fit ni scrupule ni reproche ; mais certains autres personnages voulurent aussi reconnaître leurs visages, auxquels il n’avait point songé, et il reçut, comme d’habitude, des reproches ou des encouragemens pour sa prétendue indiscrétion.

Nous ne parlerions pas de ces incidens comiques, accessoires obligés de toute publication de ce genre offrant un caractère de réalité quelconque, si, à propos d’un autre roman publié, il y a un an bientôt, dans la Revue des Deux Mondes, un incident analogue n’eût pris, sous le stimulant de la haine ou de la spéculation (nous aimons mieux croire à la haine, bien que rien ne nous l’explique), des proportions, je ne dirai pas plus fâcheuses pour l’écrivain dont il s’agit, mais beaucoup plus indécentes par elles-mêmes et véritablement indignes de la Faille-sur-Gouvre, car à la Faille-sur Gouvre on n’est qu’ingénu, tandis que, dans de plus grands centres de civilisation, on est hypocrite, et on couvre une affaire de rancune ou de boutique des fleurs et des cyprès du sentiment.

Sans nous occuper ici d’une tentative déshonorante pour ceux qui l’ont faite, pour ceux qui l’ont conseillée en secret et pour ceux qui l’ont approuvée publiquement, sans vouloir en appeler à la justice des hommes pour réprimer un délit bien conditionné d’outrage et de calomnie, répression qui nous serait trop facile, et qui aurait l’inconvénient d’atteindre, dans la personne des vivants, le nom porté par un mort illustre, nous essaierons de trancher à notre point de vue une question qui a été soulevée à propos de cet incident, et qui peut être discutée sans amertume.

Deux opinions ont été mises en présence. Selon la première, l’artiste doit tout puiser dans son imagination, c’est-à-dire ne raconter, même sous le voile de la fiction, aucun enchaînement de faits observés par lui dans la réalité, et ne peindre aucun caractère, aucun type pris sur nature. D’après cette sentence, tout artiste qui retrace des scènes de sa propre vie, ou qui analyse des sentimens de son propre cœur, commet une indécence, et livre son âme en pâture à la populace. Donc (si cet artiste est une femme surtout) toute populace a le droit de l’insulter et de la calomnier, à la plus grande gloire de son pays et de son siècle.

Selon l’opinion contraire, tout artiste, sous peine de ne plus être artiste du tout, doit tout puiser dans son propre cœur, c’est-à-dire qu’il ne doit écrire, parler, chanter ou peindre qu’avec son âme, ne juger qu’avec son expérience ou sa conviction, n’étudier qu’avec son individualité, enfin n’émouvoir les autres qu’à l’aide de sa propre émotion, actuelle ou rétrospective. Il doit son âme à la multitude, et le jugement de la populace ne doit pas le préoccuper un instant, vu que si, dans les multitudes, il y a toujours, sous le rapport intellectuel et moral, une populace inintelligente, méchante et grossière, la multitude renferme aussi dans ses rangs l’aristocratie des lumières et la saine bourgeoisie de la raison.

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Inhoud

Taal
fr
Bindwijze
E-book
Oorspronkelijke releasedatum
28 oktober 2018
Ebook Formaat
Adobe ePub
Illustraties
Nee

Betrokkenen

Hoofdauteur
George Sand
Hoofduitgeverij
Gilbert Terol

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Overige kenmerken

Studieboek
Nee

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EAN
1230002751948

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