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  • 13 november 2019
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Samenvatting

L’ÂGE INGRAT

Le printemps du calendrier n’est pas celui de la nature. Il y a, entre l’éclosion des perce-neiges et la floraison des aubépines, une saison courte, irrégulière, décevante, où le soleil déjà chaud lutte contre le vent trop froid, où le bleu suave des matinées, les pointes vertes des bourgeons, un oiseau qui essaie un petit chant comme un écolier ré-cite une fable qu’il ne sait pas tout à fait bien, vous donnent l’illusion que l’hiver est fini. Mais un bon rhume vous enlève cette illusion. Le vent devient aigre, la pluie fouette les jardins, les premières pousses ont gelé ! Et vous dites :

« Quelle vilaine saison ! »

C’est l’avant-printemps, l’âge ingrat de l’année.

Les enfants ont aussi leur âge ingrat, et surtout les filles.

Hier, cette enfant gardait encore la grâce animale du bébé, et cette plénitude de la chair, cette fraîcheur soyeuse qui faisait penser à la pulpe intacte de la rose blanche en bouton. En quelques mois, tout a changé. La fillette est sortie de la petite fille. Le corps allongé a de grands bras aux coudes pointus, de grandes jambes aux durs genoux. Encore un an, ou deux ans, des rondeurs se dessineront sur le thorax garçonnier. Le teint si pur se brouillera. Dans l’esprit, comme dans l’organisme physique, il y aura ces variations, ces giboulées de mars, qui inquiéteront les mères et feront dire aux médecins :

« Attention ! L’anémie menace les filles de cet âge. Il leur faut un travail mesuré, un sommeil réglé, une nourriture fortifiante, beaucoup d’air pur et d’exercice physique. »

Il faut encore autre chose à quoi ne pensent pas toujours les méde-cins : une sollicitude plus attentive que naguère, et une véritable thé-rapeutique morale que la mère doit connaître et appliquer.

Une éclosion se prépare, douloureuse, comme tous les événements de la vie physiologique de la femme. Tout fermente dans la fillette de douze ans. Des indices qui l’étonnent et qui l’éveillent, annoncent une révolution intérieure. Et l’âme où la mère croyait lire comme dans un livre très simple, toujours ouvert — ce qui était d’ailleurs une illusion — se rétracte pour se défendre.

Le goût, dans l’esprit et dans les sens, paraît se pervertir. C’est le temps où les filles manifestent un appétit bizarre pour des aliments in-désirables, exagèrent d’absurdes pudeurs, se montrent timides ou inso-lentes sans raison, et mentent sans nécessité et sans excuses. Déséqui-libre transitoire qu’il faut surveiller avec indulgence, avec patience.

À ce moment, bien des mères qui ne savent pas leur métier mater-nel, ne veulent ni voir, ni entendre, ni comprendre. Elles se fient aux ordonnances du médecin, aux fameux « fortifiants », et remarquent seulement que « les enfants d’aujourd’hui sont particulièrement désa-gréables ».

D’autres, qui n’ont pas perdu le souvenir de leur âge ingrat, sentent que leur fille commence à leur échapper, comme elles-mêmes, entre douze et quatorze ans, échappèrent à leur mère. Elles se souviennent que, tout en chérissant leur maman, elles avaient cessé de lui dire tout.

Pourquoi cette espèce de crainte et de méfiance ?

C’est un effet de l’inquiétude qui saisit la fillette, lorsqu’elle pres-sent des choses obscures, dont elle ignore les noms précis, au sujet desquelles les parents et les maîtres ne disent jamais l’exacte vérité, quand on ose les interroger… ce qu’on ne fait guère. Sur le grand se-cret de la vie, la petite a déjà reçu quelques notions déformées par son imagination, ou par l’imagination de ses compagnes et confidentes. Elle est, le plus souvent, assez loin de la vérité. Mais elle sait qu’il y a « quelque chose », que ce « quelque chose » la concerne, comme toutes les futures femmes. Et puisqu’on ne parle pas ouvertement de ce « quelque chose » cela signifie que c’est très vilain et même hon-teux, mais d’autant plus intéressant qu’on en a peur.

Et elle y pense ; elle y pense beaucoup sans en parler jamais aux personnes qui savent la vérité, qui ne veulent ou ne peuvent la dire.

Freud a publié un livre très curieux sur ce sujet délicat. Le Journal psychologique d’une petite fille est un document unique, qui révèle, avec la sincérité crue de l’innocence, l’état d’âme d’une enfant de douze ans, ses curiosités, ses répugnances instinctives, et sa manière de ruser avec elle-même pour sauver son naïf idéalisme.

L’auteur de ce Journal authentique, la petite Marguerite Lainer que ses parents appellent « Gretel », a dix ans lorsqu’elle commence ses cahiers. Elle a près de quinze ans lorsqu’elle les interrompt, et nous ne savons pas si elle les a repris.

Sa famille, nous la connaissons dès le début. Il y a Papa, fonction-naire important, anobli par le gouvernement, ce qui enivre d’orgueil la petite fille. Il y a Maman, douce et bonne, mais toujours malade et qui mourra bientôt, après une grave opération. Il y a Oswald, le frère aîné, qui a presque de la moustache, et Dora, la grande sœur, âgée de qua-torze ans, objet d’envie pour la cadette. Il y a les camarades de collège, l’amie préférée, Hélène, dite Hella, qui écrit aussi son journal. Il y a Madame la Directrice, la « Divine », idole des petites filles, astre de beauté, de vertu, de science, et si magnifiquement distinguée !… On l’adore de loin, d’en bas, avec un tremblement de bonheur quand on reçoit un regard, tombé comme un rayon, de ses yeux splendides. Il y a les professeurs : une demoiselle juive surnommée « la Noisette », qui enseigne les mathématiques en bafouillant, et M. Wilkes, professeur d’histoire naturelle, un être merveilleux : « Il est si grand, qu’il se cogne presque à la lampe quand il se lève vite, et il a une admirable barbe blonde qui est comme du feu, quand elle est éclairée par le so-leil. Un dieu du soleil. « D. S. » et comme ça personne ne sait ce que ça veut dire quand nous en parlons. »

Car les petites filles sont femmes par le besoin de mystère.

Le professeur Wilkes est insensible à cette admiration qu’il ne soupçonne même pas. Et le cruel a osé dire à une dame qui l’a répété, combien ça l’assommait de faire la classe à des gamines (sic). Du coup, « les gamines » sont blessées au cœur.

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Inhoud

Taal
fr
Bindwijze
E-book
Oorspronkelijke releasedatum
13 november 2019
Ebook Formaat
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Hoofdauteur
Marcelle Tinayre
Hoofduitgeverij
Gilbert Terol

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Studieboek
Nee

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