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  • Frans
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  • 1230003376546
  • 21 augustus 2019
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Samenvatting

Trois ans après que son père se fut donné à lui, Gédéon Quarante-Sous vendit sa terre pour aller s’établir dans une paroisse éloignée où il avait pris sa femme. Ce fut un rude coup pour le vieux, âgé de soixante-cinq ans qui avait toujours compté mourir là où il avait vécu. Sa destinée était autre cependant et il dut suivre son fils. Les hommes c’est comme les arbres. Lorsqu’ils sont vieux, on ne les transplante pas sans danger. Là-bas, sur cette ferme qu’il ne connaissait pas, au milieu d’étrangers, le père Quarante-Sous désorienté, perdu, languit pendant dix-huit mois, de l’amertume plein le cœur, puis il mourut. Bien débarrassé de la vie.

En trimant sur sa nouvelle terre, et en ménageant, Gédéon réussit à élever sa famille sans être trop accablé par des dettes. À travailler chaque jour de l’année, à s’efforcer de surmonter les épreuves qui vous arrivent, à arracher sa vie par son labeur, c’est étonnant comme les années passent vite et comme la vieillesse arrive rapidement. Ainsi pour Gédéon. Maintenant, il avait les cheveux gris. Sa femme était morte et il demeurait avec François, son aîné, marié depuis quatre ans. Comme avait fait son père, Gédéon s’était donné à son fils. Or, un jour, François annonça : C’te terre là, je vas la vendre. On travaille à se faire mourir et ça ne produit pas, ça ne rend pas. Moé, j’sus fatigué de labourer, de semer pour ne rien récolter. L’autre jour, au village, j’ai rencontré des gens qui m’ont dit que, par chez eux, le grain pousse à pleine charrette. J’vas aller voir ça. En entendant son fils parler ainsi, le vieux Gédéon reçut un coup au cœur. Une semaine plus tard, François avait vendu sa ferme et signé un contrat avec un cultivateur de là-bas qui lui cédait les cent arpents qu’il possédait et qui, lui aussi, s’en allait ailleurs. Force fut donc au vieux Gédéon de partir et de suivre son fils. Ah ! c’est bien triste de vieillir, de ne plus commander, d’être obligé de se plier à la volonté des autres. Il était chez son garçon et chez sa bru et, du moment qu’il avait sa place à table pour manger et sa paillasse pour dormir, il n’avait rien à dire. Mais il mangeait sans appétit et il dormait mal dans cette maison à laquelle il n’était pas habitué. Il se rongeait les sangs. En plus, les infirmités qui arrivent avec les ans ne l’avaient pas épargné. Il avait une hernie, un chancre à la joue et une plaie à la fesse. Et avec ça, sa bru le traitait au bout de la fourche. Tout ça, c’est bien triste après avoir tant travaillé pour laisser du bien à sa famille. Alors, comme autrefois son père, il était malheureux et il s’ennuyait dans ce pays, au milieu de tous ces étrangers. Amèrement, il regrettait la terre où il avait vécu sa vie et plus encore, le champ paternel qu’il avait vendu. Il souhaitait le revoir ainsi que les compagnons de sa jeunesse qu’il avait perdus de vue depuis tant d’années mais qu’il n’avait pas oubliés. Alors, hanté de ces idées, il déclara un jour : Avant de mourir, je vas aller revoir la terre ; je vas aller faire un tour par là-bas. Et son geste indiquait la direction du pays de son enfance. Comme ça, il partit un matin et, dans la charrette de l’un, le boghei ou même le tombereau de l’autre, au hasard des rencontres, par lentes étapes, il se rendit à la campagne qui lui tenait si fort au cœur. Il y songeait comme le jeune homme qui pense à sa blonde. Tout de suite, il la reconnut. Fortement remué, il ouvrait tout grands les yeux pour la mieux voir. Même, il lui semblait respirer l’odeur qu’il lui trouvait jadis. Au bord d’une pièce de guéret, il se baissa pour prendre une motte de terre et la palpa comme on serre la main d’un ami que l’on retrouve. Non, elle n’avait guère changé sa campagne depuis toutes ces années écoulées. Les vieilles maisons en pierre étaient bien telles que la vision qu’il avait conservée d’elles. Immuables ces antiques demeures. Leurs propriétaires les quittent, s’en vont ailleurs, meurent. Elles restent, elles continuent leur existence, elles gardent leur même physionomie de toujours. Ici et là, il voyait une grange ou une étable neuve, quelques clôtures avaient été renouvelées. C’était tout le changement. Une émotion lui venait de retrouver ainsi le décor de son enfance. Pourquoi était-il parti, s’était-il éloigné ? C’est étrange, l’on fait des choses qu’on ne peut ensuite s’expliquer à soi-même. Ici, il lui semble maintenant qu’il aurait toujours été heureux. Tout en marchant, il se traçait son itinéraire. Il se rendrait tout d’abord au rang des Boiteux où était sa terre d’autrefois puis, lorsqu’il l’aurait parcourue, il prendrait la montée des Renards et, en passant, arrêterait sûrement dix minutes aux trois ormes, groupe de trois grands arbres sur un tertre, pour se reposer et se désaltérer au puits à brimbale où il y avait toujours une chaudière et un vieux gobelet, un puits de bonne eau fraîche, la meilleure qu’il avait bue dans sa vie. Même si l’on n’avait pas soif, c’était un plaisir d’en boire un coup. Puis, ce serait si bon de s’étendre le dos dans l’herbe à l’ombre des ormes et de se reposer dans la paix et le silence comme il avait fait maintes fois jadis. Ce serait là l’une des grandes joies de son pèlerinage.

Il se rappelait qu’un quêteux lui avait dit naguère que le plus beau jour de sa vie était le moment où, las et affamé, il s’était laissé choir à l’ombre d’un vieux chêne et qu’une femme compatissante, lui avait apporté un morceau de tarte aux fraises et une tasse de lait.

Ce qu’il avait surtout hâte de revoir, de retrouver, c’était la terre paternelle qu’il avait vendue un jour. Malgré sa hernie qui l’incommodait et sa plaie à la fesse qui le taquinait, il y arriva enfin, mais sa déception fut grande. La maison en bois jadis peinte en gris était maintenant recouverte d’une pauvre et laide imitation de briques. Ainsi déguisée, elle lui était une étrangère. Les deux grands érables qui l’encadraient avaient été abattus. Et du verger, à côté de l’habitation, il ne restait plus que trois vieux pommiers bien tristes à voir. Avec cela, les bâtiments de la ferme faisaient pitié tellement ils s’en allaient en ruines, à l’abandon. Et partout le désordre : une vieille charrue, une herse, pourrissaient au bord du fossé ; près de la grange toute délabrée et qui penchait vers le nord, on apercevait un ancien berlot, un boghei avec deux roues cassées, des instruments aratoires rouillés, brisés, hors d’usage. Une lourde tristesse se dégageait de l’ensemble de cette propriété. Arrêté sur la route, le vieux Gédéon Quarante-Sous regardait le cœur gros cette ferme où il était né, où il avait été élevé et que son père lui avait donnée en héritage. À contempler cette détérioration générale, il éprouvait une impression d’accablement, de détresse. D’un pas pesant, il s’avança vers la demeure. Sous la remise, assis sur une caisse, Onésime Gendron, le propriétaire actuel, réparait un attelage. Lui aussi bien décrépit, bien cassé, bien usé. Et il ressemblait à ces débris que l’on voyait partout aux alentours. Il est vrai qu’il n’était plus jeune, car il y avait au delà de trente ans qu’il était le maître de la terre et lorsqu’il l’avait achetée, il avait déjà trois garçons. Continuant d’avancer à pas lents, Gédéon Quarante-Sous pénétra sous la remise.

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Inhoud

Taal
fr
Bindwijze
E-book
Oorspronkelijke releasedatum
21 augustus 2019
Ebook Formaat
Adobe ePub

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Hoofdauteur
Albert Laberge
Hoofduitgeverij
Gilbert Terol

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Overige kenmerken

Studieboek
Nee

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