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  • 31 mei 2020
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Samenvatting

Tome IV

ANGE ET DIABLE

À part l’étrangeté du lieu, l’assemblée à laquelle nous assistons dans les flancs du rocher de Marlet, n’avait rien en elle-même d’effrayant ou de suspect. Carhoat était un beau vieillard, à la figure noble et patriarcale ; ses cheveux blancs lui étaient une parure. Les trois jeunes gens, malgré leur ivresse avancée, n’avaient point pris l’aspect débraillé de l’orgie. Ils étaient forts, et le vin ne les avait point encore vaincus complètement.

Leur mine était un mélange de joyeuseté rustique et d’orgueilleuse sauvagerie.

On eût pu prendre le vieillard avec sa peau de bique et les trois frères avec leurs costumes démodés, mais portés fièrement, pour des gentilshommes campagnards d’un autre siècle, attablés autour de la petite débauche de famille.

En Bretagne, le temps ne marche point si vite qu’ailleurs ; il semble s’arrêter en chemin et regarde volontiers en arrière. — Ces tableaux qui reculent le présent et apparaissent tout-à-coup comme des souvenirs de cinquante ans, n’y sont point rares.

On s’y résigne de bonne grâce à voir les heures boiter. Les modes y passent comme ailleurs, et aussi vite peut-être, mais pas au même moment. — Sous Louis XV, on y portait la barbe pointue des beaux jours de Mazarin, et, du temps de l’empire, un œil de poudre y était de fort bon goût.

Maintenant, vous y trouverez encore de respectables et entêtés cadogans qui ont séché sur tige et se sont conservés parfaitement depuis les premiers jours de la constituante.

Les étudiants seuls, dans les grandes villes, suivent le mouvement de très-près. Ils ont des barbes aussi puissantes, et des cheveux aussi mal peignés que les plus fauves étudiants de Paris.

Tant il est vrai que les belles-lettres et les sciences civilisent les contrées les plus ténébreuses !…

Le costume du chevalier de Briant était moins simple et plus moderne que celui de ses hôtes, mais les gens qui portent encore des cadogans, de nos jours, reçoivent des Français à moustaches, et ne ferment point leur porte aux lionceaux indigènes qui poussent la prétention fashionable jusqu’à laisser croître des ongles énormes au bout de leurs doigts rouges.

Les bonnes gens qui ont des petites queues sur la nuque appellent les dandys à longs cheveux, des jeunes France. — À ce terme de souverain mépris, les dandys répondent in petto par le nom de perruque ; — à l’aide de ceci, ils vivent en paix.

Quant à la physionomie et à la tournure, nous savons que monsieur le chevalier de Briant ne pouvait être déplacé nulle part. Il avait tenu son rang comme il faut dans le riche salon de Presmes. Ici, entre ces murailles nues et vis-à-vis de ses hôtes rustiques, il avait l’air d’un visiteur bienveillant qui sait s’accommoder du sans-façon de l’indigence.

Un regard indiscret, pénétrant dans la salle souterraine de Marlet n’eut donc point pu deviner au premier abord quel complot s’agitait entre les convives.

C’étaient des buveurs un peu trop intrépides, attardés à un dessert qui se prolongeait trop, voilà tout.

René de Carhoat, le plus jeune des fils du marquis, en se trouvant inopinément en face de ce spectacle, n’éprouva d’autre sentiment que la curiosité.

Il avança doucement sa tête blonde par l’ouverture de la porte, et regarda de tous ses yeux.

C’était la première fois que l’enfant pénétrait dans ces dépendances souterraines de la ferme de Marlet. Jusqu’alors, on lui en avait soigneusement caché l’existence.

Il était l’amour le plus cher de toute la famille. Par une sorte de pudeur qui survivait au cynisme de leur chute, le vieux Carhoat et ses fils avaient tâché de mettre un voile épais entre leurs débauches et les yeux purs de ce pauvre enfant qui grandissait, innocent de tout mal, dans cette demeure souillée.

Bien souvent l’orgie se faisait plus bruyante et plus folle dans le souterrain. Des femmes venues de Rennes étaient secrètement introduites, et alors c’étaient des chants sans fin, une ivresse frénétique et de brutales amours…

Mais il y avait plusieurs portes entre ces saturnales et le candide sommeil de l’enfant.

Il ne voyait rien ; — si près de la honte, son rêve s’embaumait d’adorations saintes et de virginale poésie.

Le vieux Carhoat avait été autrefois un bon chrétien, et le vice, transformant sa croyance en superstitions obscures, lui laissait le vague désir d’apaiser Dieu sans réformer sa vie.

Il se disait :

— Petit René sera prêtre : il fera de bonnes œuvres, et priera Dieu pour nous.

Et les trois frères, tournant cet espoir en raillerie répétaient souvent :

— Quoi que nous fassions, nous sommes sûrs de notre affaire… Nous aurons beau être plus noirs que le diable, petit René nous gardera une place à chacun dans le paradis…

Et, en vérité, si un ange avait le pouvoir de mettre sa sainte pureté comme un manteau de protection sur la faute d’autrui, René de Carhoat eût racheté les crimes de sa famille.

C’était un enfant naïf et bon comme Dieu les aime. Il n’y avait en son cœur que de l’amour. Sa vie était une prière et un chant.

La solitude avait mis de la tristesse dans son sourire ; mais c’était la tristesse suave, qui n’a derrière soi ni l’envie ni le remords.

Il était seul toujours. — Ses grands bois lui enseignaient leur austère poésie. — Il savait parler à Dieu le beau langage de l’enfant qui aime.

Car il aimait. Une céleste image était toujours parmi ses songes. Un chant adoré berçait son sommeil.

Où avait-il commencé d’aimer Bleuette ? Il ne savait. Savait-il qu’il l’aimait !

C’était un culte ignorant et pur, — de muettes extases : une adoration qui s’exhalait en prières émues et qui, avec elles, s’en allait vers Dieu.

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Taal
fr
Bindwijze
E-book
Oorspronkelijke releasedatum
31 mei 2020
Ebook Formaat
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Illustraties
Nee

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Hoofdauteur
Paul Féval
Hoofduitgeverij
Gilbert Terol

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Studieboek
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