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Samenvatting
Chaque siècle a ses vices, ses travers, ses ridicules favoris. Prétendre les corriger par la critique, est l’ambition la plus sotte, le temps seul en triomphe, ou pour mieux dire, c’est l’inconstance humaine qui en fait adopter de nouveaux ou ressusciter d’anciens, quand elle a suffisamment subi le règne de ceux que la mode lui avait imposés. Ce n’est donc pas pour en faire la satire, que nous rappelons ici l’influence que l’amour de l’argent, le besoin de spéculer, le plaisir de duper, exerce sur notre époque. C’est uniquement pour raconter un fait qui est la conséquence d’un de ces travers du jour, enfin de ce goût pour la fraude qui après avoir passé par le charlatan, le marchand, le négociant, le spéculateur et la coquette, arrive aux classes les plus élevées de la société.
Celle dont nous relatons l’histoire, est sans contredit l’une des plus innocentes ; et pourtant elle coûta bien des larmes à la femme qui s’en rendit coupable par pure obéissance.
François Thomassin, fils d’un brave paysan du fond de la Bretagne, cumulait le profit de faire valoir la plus petite ferme de son châtelain avec l’honneur d’être le maire de sa commune. Il avait un de ces caractères actifs, ambitieux, décidés à gravir, n’importe par quel sentier, jusqu’au plus haut point d’un sommet quelconque. Élevé pour guider le soc d’une charrue, pour rentrer les récoltes, additionner les frais et bénéfices de sa petite exploitation, il s’était demandé plus d’une fois si l’intelligence nécessaire au succès des moindres intérêts pécuniers, n’était pas la même que réclament les plus grandes affaires ; et si le temps qu’il mettait à diriger, à régler les comptes de sa modeste ferme, ne pourrait pas s’employer avec plus d’avantage à de grandes spéculations !
Un homme ne se questionne jamais à ce sujet, sans se répondre par quelque coup de tête. C’est ce que fit François Thomassin, encouragé par les avis d’un gros marchand de toile qui passait tous les mois dans le village, en allant vendre ses serviettes et ses nappes dans les châteaux environnants. François partit un beau matin, avec une petite somme moitié à lui, moitié à son père, et il lui laissa pour adieu ce billet d’une orthographe de fantaisie :
« Ne t’enguiete pas de moi je va à Paris, fère fortune. »
Nous ne le suivrons pas dans la route qu’il prit pour arriver à son but ; mais vingt-cinq ans après avoir écrit ce peu de mots, il écrivait en fort bon français une lettre au marquis de Bois-Verdun, par laquelle il lui offrait d’acquérir pour quatre cent mille francs comptant, le château des Bruyères avec toutes ses dépendances, dont la petite ferme du père Thomassin faisait partie. Cet héritage, qui avait passé par tous les chefs de sa noble famille avant d’être l’unique patrimoine du vieux marquis, il se voyait contraint à le vendre pour payer quelques dettes, pour subvenir aux frais qu’exigeaient les études de son fils, et sou séjour à Paris.
L’ancienne famille des Bois-Verdun, ruinée comme tant d’autres par suite de toutes nos révolutions, s’était retirée dans la seule terre qui lui restât, pour y jouir encore des vestiges de cette féodalité qui, sans avoir rien conservé de sa puissance, a gardé dans de certaines provinces toutes les formes dont elle était revêtue. Le seigneur des Bruyères avait son banc à l’église, son fauteuil au conseil municipal. Les notables du village le complimentaient le jour de sa fête. Il rendait le pain bénit à Pâques, et les charrettes s’arrêtaient quand son carrosse allait passer. Ces petits priviléges le consolaient de la perte des grands, et ce ne fut pas sans de vifs regrets qu’il se résigna à en faire le sacrifice.
Se voir remplacé dans ces honneurs de châtelain par le fils de son fermier, ajoutait encore à son chagrin ; car des motifs d’économie l’obligeant à habiter une maison très-modeste qu’il avait fait bâtir autrefois dans les environs de son château pour y loger une vieille tante, il aurait sans cesse sous les yeux la prospérité du nouvel enrichi, comparée avec sa propre déchéance,
Il se consola bientôt, en apprenant que ce François Thomassin, qui n’était pas revenu dans le pays depuis qu’il avait jeté sa blouse aux orties, était ce qu’on appelle un assez bon diable, rusé comme un paysan, vain comme un parvenu, mais très-facile à vivre dès qu’on se résignait à le croire sur parole et à le prendre pour ce qu’il se donnait, c’est-à-dire comme le Bonaparte de la finance.
Ce ridicule le sauvait de celui de chercher à dissimuler son origine pauvre ; loin d’en rougir, il s’en vantait, et c’était pour prouver combien, l’attribuant à son génie, il s’en enorgueillissait, qu’il venait étaler sa fortune là où l’on avait vu sa misère.
À peine établi dans son château, il invita à dîner ce qui restait dans le village de camarades de son père, mort depuis deux ans. Il leur fit l’accueil le plus cordial, tout en leur rappelant, par ses manières protectrices, la distance que l’argent mettait entre eux.
Le maire, le curé eurent les places d’honneur à côté de la maîtresse de la maison, femme ni belle, ni laide, d’un cœur noble, d’un esprit timoré, dont le premier mérite était aux yeux de son mari dans une soumission à toute épreuve. Il l’avait épousée à New-York, c’était la fille d’un négociant américain avec lequel il était associé. Sa dot, employée dans d’heureuses spéculations, avait triplé la fortune de Thomassin ; dès qu’il s’était vu assez riche pour tenir une bonne maison dans son pays, il avait projeté d’y revenir ; et pour être plus sûr de n’être pas contrarié dans ce dessein par sa femme, il avait confié sa fille unique à une vieille Française de ses amies, avec l’injonction de la mettre dans le couvent le plus à la mode de Paris ; c’est-à-dire celui dont les élèves tenaient aux familles les plus aristocratiques.
— Il faut, disait-il, qu’elle prenne de bonne heure les manières des gens avec lesquels elle est destinée à vivre.
Cela faisait pressentir la résolution de Thomassin ; il avait pour principe que l’argent n’est bon qu’à acquérir ce qui manque. Or, possédant tous les biens qu’on envie, excepté un beau nom et un titre, il était décidé à acheter l’un et l’autre pour en parer son héritière.
Madame Thomassin, que ce projet contrariait visiblement, hasardait bien, de temps en temps, quelques observations sur l’inconvénient d’établir ses enfants dans un monde où l’on n’est admis qu’à la condition de payer ses dettes et de l’amuser par ses ridicules bourgeois. À cela, Thomassin répondait qu’on ne se moquait pas longtemps des gens riches. Qu’avec un bon cuisinier, des concerts bruyants, des bals resplendissants, on avait le choix parmi les plus insolentes beautés qui donnent la mode, et les plus vieux seigneurs, les plus jeunes roués qui donnent le ton.
Productspecificaties
Inhoud
- Taal
- fr
- Bindwijze
- E-book
- Oorspronkelijke releasedatum
- 18 maart 2020
- Ebook Formaat
- Adobe ePub
Betrokkenen
- Hoofdauteur
- Sophie Gay
- Hoofduitgeverij
- Gilbert Terol
Lees mogelijkheden
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Overige kenmerken
- Studieboek
- Nee
EAN
- EAN
- 1230003760482
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