Servitude et grandeur militaires Ebook Tooltip

Afbeeldingen

Inkijkexemplaar

Artikel vergelijken

  • Frans
  • E-book
  • 1230002688770
  • 16 oktober 2018
  • Adobe ePub
Alle productspecificaties
  • Je leest ebooks gemakkelijk op je Kobo e-reader, of op je smartphone of tablet met de bol.com Kobo app. Let op! Ebooks kunnen niet geannuleerd of geretourneerd worden.

Samenvatting

POURQUOI J’AI RASSEMBLÉ CES SOUVENIRS

S’il est vrai, selon le poète catholique, qu’il n’y ait pas de plus grande peine que de se rappeler un temps heureux, dans la misère, il est aussi vrai que l’âme trouve quelque bonheur à se rappeler, dans un moment de calme et de liberté, les temps de peine ou d’esclavage. Cette mélancolique émotion me fait jeter en arrière un triste regard sur quelques années de ma vie, quoique ces années soient bien proches de celle-ci, et que cette vie ne soit pas bien longue encore.

Je ne puis m’empêcher de dire combien j’ai vu de souffrances peu connues et courageusement portées par une race d’hommes toujours dédaignée ou honorée outre mesure, selon que les nations la trouvent utile ou nécessaire.

Cependant ce sentiment ne me porte pas seul à cet écrit, et j’espère qu’il pourra servir à montrer quelquefois, par des détails de mœurs observés de mes yeux, ce qu’il nous reste encore d’arriéré et de barbare dans l’organisation toute moderne de nos Armées permanentes, où l’homme de guerre est isolé du citoyen, où il est malheureux et féroce, parce qu’il sent sa condition mauvaise et absurde. Il est triste que tout se modifie au milieu de nous, et que la destinée des Armées soit la seule immobile. La loi chrétienne a changé une fois les usages farouches de la guerre ; mais les conséquences des nouvelles mœurs qu’elle introduisit n’ont pas été poussées assez loin sur ce point. Avant elle, le vaincu était massacré ou esclave pour la vie, les villes prises, saccagées, les habitants chassés et dispersés ; aussi chaque État épouvanté se tenait-il constamment prêt à des mesures désespérées, et la défense était aussi atroce que l’attaque. À présent, les villes conquises n’ont rien à craindre que de payer des contributions. Ainsi la guerre s’est civilisée, mais non les Armées ; car non seulement la routine de nos coutumes leur a conservé tout ce qu’il y avait de mauvais en elles ; mais l’ambition ou les terreurs des gouvernements ont accru le mal, en les séparant chaque jour du pays et en leur faisant une Servitude plus oisive et plus grossière que jamais. Je crois peu aux bienfaits des subites organisations ; mais je conçois ceux des améliorations successives. Quand l’attention générale est attirée sur une blessure, la guérison tarde peu. Cette guérison, sans doute, est un problème difficile à résoudre pour le législateur, mais il n’en était que plus nécessaire de le poser. Je le fais ici, et si notre époque n’est pas destinée à en avoir la solution, du moins ce vœu aura reçu de moi sa forme et les difficultés en seront peut-être diminuées. On ne peut trop hâter l’époque où les Armées seront identifiées à la Nation, si elle doit acheminer au temps où les Armées et la guerre ne seront plus, et où le globe ne portera plus qu’une nation unanime enfin sur ses formes sociales ; événement qui, depuis longtemps, devrait être accompli.

Je n’ai nul dessein d’intéresser à moi-même, et ces souvenirs seront plutôt les Mémoires des autres que les miens ; mais j’ai été assez vivement et assez longtemps blessé des étrangetés de la vie des Armées pour en pouvoir parler. Ce n’est que pour constater ce triste droit que je dis quelques mots sur moi.

J’appartiens à cette génération née avec le siècle, qui, nourrie de bulletins par l’Empereur, avait toujours devant les yeux une épée nue, et vint la prendre au moment même où la France la remettait dans le fourreau des Bourbons. Aussi, dans ce modeste tableau d’une partie obscure de ma vie, je ne veux paraître que ce que je fus, spectateur plus qu’acteur, à mon grand regret. Les événements que je cherchais ne vinrent pas aussi grands qu’il me les eût fallu. Qu’y faire ? — on n’est pas toujours maître de jouer le rôle qu’on eût aimé, et l’habit ne nous vient pas toujours au temps où nous le porterions le mieux. Au moment où j’écris[1], un homme de vingt ans de service n’a pas vu une bataille rangée. J’ai peu d’aventures à vous raconter, mais j’en ai entendu beaucoup. Je ferai donc parler les autres plus que moi-même, hors quand je serai forcé de m’appeler comme témoin. Je m’y suis toujours senti quelque répugnance, en étant empêché par une certaine pudeur au moment de me mettre en scène. Quand cela m’arrivera, du moins puis-je attester qu’en ces endroits je serai vrai. Quand on parle de soi, la meilleure muse est la Franchise. Je ne saurais me parer de bonne grâce de la plume des paons ; toute belle qu’elle est, je crois que chacun doit lui préférer la sienne. Je ne me sens pas assez de modestie, je l’avoue, pour croire gagner beaucoup en prenant quelque chose de l’allure d’un autre, et en posant dans une attitude grandiose, artistement choisie, et péniblement conservée aux dépens des bonnes inclinations naturelles et d’un penchant inné que nous avons tous vers la vérité. Je ne sais si de nos jours il ne s’est pas fait quelque abus de cette littéraire singerie ; et il me semble que la moue de Bonaparte et celle de Byron ont fait grimacer bien des figures innocentes.

La vie est trop courte pour que nous en perdions une part précieuse à nous contrefaire. Encore si l’on avait affaire à un peuple grossier et facile à duper ! mais le nôtre a l’œil si prompt et si fin, qu’il reconnaît sur-le-champ à quel modèle vous empruntez ce mot ou ce geste, cette parole ou cette démarche favorite, ou seulement telle coiffure ou tel habit. Il souffle tout d’abord sur la barbe de votre masque et prend en mépris votre vrai visage, dont, sans cela, il eût peut-être pris en amitié les traits naturels.

Je ferai donc peu le guerrier, ayant peu vu la guerre ; mais j’ai droit de parler des mâles coutumes de l’Armée, où les fatigues et les ennuis ne me furent point épargnés, et qui trempèrent mon âme dans une patience à toute épreuve, en lui faisant rejeter ses forces dans le recueillement solitaire et l’étude. Je pourrai faire voir aussi ce qu’il y a d’attachant dans la vie sauvage des armes, toute pénible qu’elle est, y étant demeuré si longtemps entre l’écho et le rêve des batailles.

Productspecificaties

Inhoud

Taal
fr
Bindwijze
E-book
Oorspronkelijke releasedatum
16 oktober 2018
Ebook Formaat
Adobe ePub
Illustraties
Nee

Betrokkenen

Hoofdauteur
Alfred De Vigny
Tweede Auteur
Alfred De Vigny
Hoofdredacteur
Francois Germain
Tweede Redacteur
Fb Editions
Hoofduitgeverij
Gilbert Terol

Lees mogelijkheden

Lees dit ebook op
Android (smartphone en tablet) | Kobo e-reader | Desktop (Mac en Windows) | iOS (smartphone en tablet) | Windows (smartphone en tablet)

Overige kenmerken

Studieboek
Ja

EAN

EAN
1230002688770

Je vindt dit artikel in

Taal
Frans
Boek, ebook of luisterboek?
Ebook
Periode
ca. 1800-1910
Beschikbaarheid
Leverbaar
Nog geen reviews

Waarom een wereldbollabel?

Artikelen met een wereldbol bezitten positieve eigenschappen vergeleken met soortgelijke artikelen, zoals bepaalde keur- of kenmerken op sociaal en ecologisch gebied.

Keur- of kenmerken

  • Digitaal boek
Lees meer over ons wereldbollabel

Prijsinformatie en bestellen

De prijs van dit product is 4 euro en 25 cent.
Direct beschikbaar
Verkoop door bol
Ebook
  • E-book is direct beschikbaar na aankoop
  • E-books lezen is voordelig
  • Dag en nacht klantenservice
  • Veilig betalen
Houd er rekening mee dat je downloadartikelen niet kunt annuleren of retourneren. Bij nog niet verschenen producten kun je tot de verschijningsdatum annuleren.
Zie ook de retourvoorwaarden

Alle bindwijzen en edities (4)

  • 4,25
    Direct beschikbaar
  • 5,99
    Direct beschikbaar
  • 22,99
    2 - 3 weken Tooltip
  • 29,99
    2 - 3 weken Tooltip

Lijst met gekozen artikelen om te vergelijken

Vergelijk artikelen