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  • Frans
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  • 05 september 2019
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Samenvatting

Cinquante-cinq jours après notre départ de Bordeaux, nous arrivâmes à la Vera-Crux. Notre traversée avait été ce que sont ces sortes de traversée, en général, c’est-à-dire tout à fait monotone, extrêmement ennuyeuse, et prosaïque au-delà de toute expression. Beaucoup de médisances, quelques disputes, une grande quantité de duels arrêtés et convenus pour le jour du débarquement, une opposition très violente faite contre le capitaine et surtout contre le cuisinier ; puis, deux jours avant l’arrivée, une réconciliation générale, une confraternité touchante, de nombreux punchs et d’innombrables vins chauds bus pour le compte et en l’honneur du capitaine ; et enfin, un certificat donné à ce dernier pour être publié dans les journaux, certificat dans lequel les passagers se louaient fort de ses façons courtoises et de sa bonne table, telles furent en résumé les scènes qui remplirent ces longs cinquante-cinq jours ; ces scènes se répètent invariablement à chaque nouveau voyage. J’omets, à dessein, les plaisanteries très peu délicates parfois qu’on fît subir à la victime obligée de là traversée ; — car il se trouve toujours un passager pour remplir ce rôle — ainsi que le baptême du Tropique : ce sont là des choses qui ont été décrites dans le roman maritime jusqu’à la satiété, et qui n’ont plus guère de valeur qu’aux yeux du voyageur novice qui y assiste et y joue son rôle pour la première fois.

L’impression que produit la vue de la Vera-Crux est un sentiment de profonde tristesse. De tous les côtés de la ville on n’aperçoit que des monceaux de sable, une plage aride, déserte, et si le regard attristé s’en détache, c’est pour tomber sur San-Juan-d’Ulloa, immense et colossal amas de pierres, jeté à l’entrée de la rade, en pleine eau, orgueilleux fort du temps des Espagnols, triste ruine maintenant !…

Les maisons de la Vera-Crux, toutes à azoteas ou à terrasses, n’ont rien de bien remarquable dans leur construction ; leur masse blanche sert seulement à détacher plus en relief les dômes peints des églises et des couvents ; puis, perchés sur ces dômes et à l’affût d’une proie, se prélassent au soleil une quantité de zopilotes.

Une loi locale, rendue du temps de la conquête, protégé ces hideux oiseaux de proie, et punit d’une amende quiconque les poursuit ; car c’est aux zopilotes que les Espagnols avaient remis le soin d’assainir leur ville et de la purger de toutes les immondices : une mule morte et abandonnée au coin d’une rue est disséquée en moins de deux heures, grâce aux becs voraces et carnivores de ces oiseaux, et ne présente plus qu’un squelette aussi lisse et aussi bien nettoyé qu’on puisse imaginer.

Lorsque nous débarquâmes sur le môle, nous fûmes singulièrement étonnés et plus réjouis encore par l’aspect des troupes qui gardaient les portes de la ville.

Il y a dans le soldat mexicain de Vera-Crux un type de niaiserie et de gaucherie qui ne se rapproche en rien de l’embarras de mes conscrits. Un schako démesurément haut et évasé de forme semblable à un pain de sucre renversé, couvre leurs petites têtes jaunes et leur descend jusque sur les yeux ; le reste de leur figure est presque caché par des mèches de cheveux droites et embrouillées, auxquelles jamais le peigne n’a livré le moindre combat. Une veste de calicot, blanche jadis, mais devenue par suite de vétusté et d’accidents bachiques, très variée de dessins et d’une couleur problématique, représente leur uniforme ; cette veste, la plupart du temps à moitié débraillée, trahit souvent une absence complète de chemise, et laisse voir à nu une poitrine d’un bistre jaune et sale, vierge depuis plusieurs années de toute ablution. Le pantalon est à l’avenant de la veste, c’est-à-dire qu’il est en calicot et qu’il a dû être blanc. Quant à la chaussure, elle me parut être un objet de luxe laissé à la fantaisie de chacun car il n’y avait pas deux soldats chaussés de même. Les uns avaient des sandales, d’autres une sandale et un pied nu ; les plus fashionables montraient avec orgueil une vieille paire de souliers-savates de cuir jaune de Cordoue ; ceux d’un esprit moins ambitieux et plus raisonnable se contentaient d’un brodequin ou d’une botte. Les insouciants, ou les moins bien traités par la fortune, se servaient tout bonnement des chaussures que leur avait fourni la nature, et marchaient pieds nus.

La gaîté que nous avait causé la vue de ces braves guerriers ne tarda guère à être modérée par la présence des douaniers, qui commencèrent à visiter nos malles avec un acharnement qui tenait du prodige ; ces scrupuleux employés continuèrent leurs investigations et leurs recherches jusqu’au bout, avec un sang-froid imperturbable que n’altérèrent pas un instant nos vives réclamations. Un passager dont les effets attendaient leur tour de rôle, s’étant avisé de glisser une piastre entre, les mains du cerbère de l’octroi, c’est à peine si le couvercle de sa malle fut soulevé ; on le laissa passer sans difficulté. Depuis lors ce procédé si simple d’exécution m’a toujours réussi en de pareilles circonstances.

La guerita (porte d’entrée, ou octroi) est d’ordinaire à l’endroit où se séparent les voyageurs ; une fois-là, chacun se dirige où ses lettres de recommandation ou bien ses affaires l’appellent. Quant à moi, ayant pour la liberté un penchant des plus prononcés, je me fis indiquer le meilleur hôtel de Vera-Crux, et suivi de deux cargadores (ou portefaix) qui portaient mes bagages, je m’y acheminai aussitôt.

Durant ce court trajet, deux choses me frappèrent : la laideur absolue des femmes et la malpropreté générale de la population. Je remarquai également avec étonnement de grands nègres, à l’air nonchalant et très impertinent surtout, qui semblaient prendre sur une terre libre une très éclatante revanche de leur captivité passée, et traiter à leur tour les blancs comme jadis les blancs en avaient usé à leur égard.

En effet, ces nègres connus à Vera-Crux sous le nom de Jarochos, ont auprès de la classe aisée et des négociants étrangers, une détestable réputation ; auprès de la plèbe, au contraire, et dans toutes les fêtes et les fandangos, ils resplendissent d’une auréole de cruauté qui les fait rechercher des manolas (grisettes) les plus jeunes et les plus adulées. Ces Jarochos ne manquent pas d’une certaine originalité d’esprit qui rappellent le salero andaloux, mais les discussions dans lesquelles ils brillent au suprême degré sont celles qui ont lieu à coups de couteau.

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Taal
fr
Bindwijze
E-book
Oorspronkelijke releasedatum
05 september 2019
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Illustraties
Nee

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Hoofdauteur
Paul Duplessis
Hoofduitgeverij
Gilbert Terol

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Studieboek
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