The Symphonies

De nos jours, c'est toute une recherche quand il s'agit de chefs d'orchestre qui ont enregistré plus d'une symphonie de Mahler, y compris au moins un cycle complet. Pensez par exemple à Haitink, ou Ozawa ou Maazel ou Rattle ou Solti ou Tennstedt. Le plus compliqué est probablement avec Abbado, qui a enregistré des symphonies trois fois - sinon quatre fois - (je ne sais pas s'il a enregistré un cycle complet avec un orchestre): quel enregistrement de quelle symphonie vaut le plus?

Avec Bernstein, c'est assez simple: il a enregistré le cycle complet deux fois, plus le 9e une fois de plus.
Les deux cycles de Bernstein en valent vraiment la peine, et ils sont tous deux peu coûteux à acheter.

Bien que le deuxième cycle Mahler de Bernstein soit moins cohérent que le premier (réédité sur Sony - voir ailleurs sur ces pages Web) parce que plusieurs orchestres ont été utilisés ici, ce sont les meilleurs orchestres: Orchestre du Concertgebouw, Philharmonique de Vienne et New York Philharmonique (qui a joué le rôle principal dans le premier cycle); et il y a quelques meilleurs enregistrements (la 1ère et la 5ème symphonie).

Beaucoup de pages peuvent être remplies pour comprendre les différences et expliquer pourquoi un cycle de Bernstein est meilleur que l'autre, et vice versa. La similitude est: un Bernstein exubérant, qui connaissait cette musique comme sa poche, et qui aimait les exagérations émotionnelles, auxquelles la musique de Mahler offre de nombreuses opportunités. Ces exagérations ne sont pas du tout hors de propos ici, et Bernstein tient en même temps les rênes fermement. Il n'a certainement pas déraillé et il s'est tenu à la lettre et à l'esprit de la partition.

Il est difficile de choisir. En général, Bernstein est moins énergique ici dans son deuxième cycle que dans son premier cycle, et on a moins le sentiment de découvrir de nouvelles choses. Les clichés, par contre, sont un peu plus beaux.
Un cycle idéal de symphonies de Mahler n'existe pas, mais les cycles de Bernstein sont assez proches.

PS
À mes yeux - et à mes oreilles - ce cycle de DG a un défaut: le garçon soprano dans la dernière partie de la quatrième symphonie, qui est par ailleurs magnifiquement jouée. Personnellement, je ne pense pas que ce soit «entendre».