À la plus belle Ebook Tooltip

Afbeeldingen
Inkijkexemplaar
Artikel vergelijken
  • Frans
  • E-book
  • 1230004356820
  • 19 november 2020
  • Adobe ePub
Alle productspecificaties
  • Je leest ebooks gemakkelijk op je Kobo e-reader, of op je smartphone of tablet met de bol.com Kobo app. Let op! Ebooks kunnen niet geannuleerd of geretourneerd worden.

Samenvatting

À LA PLUS BELLE

Javotte commence ainsi cette histoire qui devait tant divertir Berthe de Maurever :

— Voilà donc qu’hier, à la brune, on a fermé les portes de la ville, à cause des soudards du roi de France qui campent là-bas, de l’autre côté de Couesnon, au bord de la grève. C’est bon. Mais il y a des êtres qui passent par les portes fermées, pas vrai ? Et à propos des soldats du roi de France, j’espère que nous allons en avoir, des fêtes, en veux-tu en voilà !…

Elle s’arrêta pour compter sur ses doigts.

— Tenez ! fit-elle, nous avons d’abord l’assemblée [1] de Pontorson, d’ici et de là du Couesnon : Bretagne et Normandie, avec les milliers de pèlerins des grèves, oh ! mi Jésus ! ce sera beau, par exemple voilà pour une. Nous avons ensuite la grande cérémonie où le roi consacrera ses nouveaux chevaliers de Saint-Michel : tournois, joutes, bagues et le tra déri déra la la ! Ça fait deux. Vous en serez, si vous voulez ; pas moi. Nous avons enfin la réception de notre seigneur le duc qui va venir en sa bonne ville de Dol avec toute la cour nantaise…

— Mais ton histoire, ma fille ! dit Berthe.

— C’est vrai, mon histoire… Il y a donc des êtres qui passent par les portes fermées. Je dis : pour sûr. Et ça n’est pas si rare que le merle blanc ou le trèfle à quatre feuilles. Quoi ! on ne parlait que de ça au marché ! L’histoire, la voilà : Vers onze heures de nuit, l’homme de guet, et n’est pas une honte qu’il n’y ait pour garder la ville de Dol qu’un pauvre écloppé, sans dents, qui boite de deux jambes et qui porte sa hallebarde de la main gauche, pour cause qu’il est manchot de la droite ? Oui, bien ! vers onze heures, Renot l’homme du guet (est-ce un homme, cette pauvre créature ?) Renot crut entendre au loin, du côté de la chapelle Sainte-Anne, un bruit de chevaux qui marchaient dans la boue. Dieu sait qu’il y en a de la boue dans notre bonne ville ! été comme hiver, quoi ! Le gardien Renot eut peur. Il mit sa hallebarde contre un muret se cache sous une porte. Il le fit ; c’est lui qui l’a dit. Vous cacheriez-vous si vous portiez une hallebarde ? Nenni moi ! Que vit-il, Renot ? Ah dame ! voilà qui est drôle ! il vit l’Homme de Fer, dont personne ne découvrit jamais le visage. Il vit les six noirs, habillés de robes blanches : tous les sept à cheval. Pas un de plus ni de moins : Renot les compta. Les chevaux des noirs, blancs, le cheval de l’Ogre, avec son étoile d’argent entre les yeux. Je voudrais voir l’étoile. On ne meurt pas de peur. Ils allaient au pas tous les sept et ils chantaient je ne sais quelle antienne du démon. Voir ! ce ne sont pas les refrains maudits qui nous manquent ! Quand ils furent passés, Renot, le garde de nuit, sortit tout doucement de sa cachette en tremblant déjà la fièvre. Pauvre créature ! il est au lit, ce matin… Mais l’Homme de Fer ou ses noirs, où pensez-vous qu’ils allaient, demoiselle Berthe ?

Berthe ne répondit point. Elle affectait de l’indifférence mais elle respirait avec peine, et ses joues avaient changé plusieurs fois de couleur.

Javotte reprit :

— Mi Jésus ! on dirait que vous êtes comme le vieux Renot et que vous tremblez les fièvres ! Dame ! il y a bien un peu de quoi ! Ils allaient, vrai comme je vous le dis, dans la rue Miracle où nous sommes…

— Ah ! fit Berthe involontairement.

— Je savais bien que cela allait vous divertir ! s’écria Javotte. Et, s’il vous plaît, dans quel endroit de la rue croyez-vous qu’ils se soient arrêtés ? Dites-le, si vous le savez. Se sont-ils arrêtés devant l’hôtel de Coëtivy ? Non point ! Se sont-ils arrêtés en face du logis de maître Postel, le prévôt, dont la fille fait si bellement la demoiselle ? Ah ! non vraiment je vous le promets bien ! Se sont-ils arrêtés, les mécréants maudits, sous les fenêtres du baron de Trégoat, dont la nièce relève son voile chaque fois qu’il passe une paire de guêtres ? Que non ! que non ! certes, certes ! Non plus auprès du portail de l’hôtel de Combourg. Alors où donc ? C’est moi qui vais vous l’apprendre. Ils se sont arrêtés sous votre balcon, demoiselle Berthe de Maurever.

— Sous mon balcon répéta la jeune fille dont les sourcils délicats se froncèrent.

— Renot les a vus et Renot me l’a dit ;… mais je voulais vous demander cela : n’avez-vous point ouï leurs chansons ?

Berthe tourna la tête et répondit par un non à peine intelligible.

— C’est que les rideaux de votre alcôve sont épais, reprit Javotte, et les volets de la croisée en bon bois. Mais ils ont chanté, mi Jésus ! ils ont chanté ! Et l’Homme de Fer a une belle voix bien douce, au dire du vieux Renot. Est-ce drôle ? Oui, oui, c’est drôle. Trouvez plus drôle ! Ce qu’ils chantaient, Renot ne le comprenait point ; car c’était de l’étranger. Mais, à la fin des fins, l’Homme de Fer a pris une viole pour roucouler une tenson en français, et le refrain du tenson était : À la plus belle ! vrai comme j’ai reçu le saint baptême. Voyant quoi, le vieux Renot s’est bien douté qu’il s’agissait de vous.

— Tu es folle, Javotte 1 dit Berthe qui, cette fois, rougit tout de bon.

— Folle ! se récria la camériste. Mi Jésus ! l’Homme de Fer était en plein sous le lampion qui brûle en l’honneur de Mme sainte Anne. À cet endroit, c’est certain, on ne peut s’adresser qu’à vous, qu’à la petite Jeannine ou à moi… Mais le plus étonnant, le voilà, sûrement quand ils ont eu bien chanté, les sept cavaliers ont redescendu la rue et Renot les a encore suivis de loin. Pauvre créature ! de temps en temps il buvait un coup à sa gourde pour se donner un peu de cœur. Les sept cavaliers allaient, allaient. Jamais la ville n’avait semblé si grande au pauvre Renot. Il eût donné sa paye d’une semaine pour un rayon de lune. Mais la lune ne brillait point. Et devers la porte Saint-Sauveur, les sept cavaliers entrèrent en terre et disparurent comme autant de fantômes.

Javotte se tut. Elle n’avait pas tout dit cependant, car elle regardait sa maîtresse d’un air malin, et tenait ses doigts sous la bure de son corsage.

Berthe rêvait.

— Notre demoiselle, poursuivit Javotte, que pensez-vous de tout cela ?

— Je pense, répliqua Berthe, que le vieux Renot avait eu trop souvent recours à sa gourde pour se donner du cœur, et qu’il t’a conté un rêve, ma fille.

Javotte s’attendait à cette réponse, car elle sourit et tira de son sein l’objet qu’elle y caressait depuis quelques secondes.

C’était un ruban de soie, crépi d’or, au milieu duquel des perles montées traçaient une ligne de caractères. Et ça, dit-elle, est-ce un rêve ?

Berthe jeta les yeux sur le ruban et lut : À la plus belle !

Productspecificaties

Inhoud

Taal
fr
Bindwijze
E-book
Oorspronkelijke releasedatum
19 november 2020
Ebook Formaat
Adobe ePub

Betrokkenen

Hoofdauteur
Paul Féval
Hoofduitgeverij
Gilbert Terol

Lees mogelijkheden

Lees dit ebook op
Android (smartphone en tablet) | Kobo e-reader | Desktop (Mac en Windows) | iOS (smartphone en tablet) | Windows (smartphone en tablet)

Overige kenmerken

Studieboek
Nee

EAN

EAN
1230004356820

Je vindt dit artikel in

Taal
Frans
Boek, ebook of luisterboek?
Ebook
Onderwerp of thema
Avontuur
Beschikbaarheid
Leverbaar
Nog geen reviews
Kies gewenste uitvoering
Prijsinformatie en bestellen
De prijs van dit product is 4 euro en 25 cent.
Direct beschikbaar
Verkoop door bol
  • E-book is direct beschikbaar na aankoop
  • E-books lezen is voordelig
  • Dag en nacht klantenservice
  • Veilig betalen
Houd er rekening mee dat je downloadartikelen niet kunt annuleren of retourneren. Bij nog niet verschenen producten kun je tot de verschijningsdatum annuleren.
Zie ook de retourvoorwaarden

Alle bindwijzen en edities (3)

  • 4,25
    Direct beschikbaar
  • 22,99
    2 - 3 weken Tooltip
  • 13,99
    2 - 3 weken Tooltip