Cécilia Ebook Info-bulle

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  • 1230003245750
  • 26 mai 2019
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Résumé

Cécile avait atteint depuis peu sa vingt-unième année. Ses ancêtres avaient été d'opulents fermiers de la province de Suffolck. Cette profession peu conforme aux idées ambitieuses de son père, ne lui avait pas paru digne de lui ; l'appât des richesses avait eu moins d'empire sur son esprit, que le désir de vivre d'une manière plus brillante ; sa vie avait été celle d'un gentilhomme de province ; et sans avoir cherché à augmenter sa fortune, il s'était contenté des revenus que les travaux de ses prédécesseurs lui avaient procurés. Cécile était encore au berceau, lorsque son père vint à mourir ; sa mère suivit son mari de très-près. Ils lui avaient laissé dix mille livres sterling, et l'avaient confiée au doyen***, son oncle, qu'ils avaient nommé son tuteur. C'est chez cet ecclésiastique, dont la fortune, augmentée par plusieurs circonstances heureuses, était devenue assez considérable, que Cécile venait de passer quatre années, lorsqu'il vint à décéder. Sa mort, en la privant de son dernier parent, l'avait laissée héritière de tous ses biens, dont le revenu se montait à 3000 livres sterling ; à cette seule condition, que le mari en faveur duquel elle disposerait de sa main et de sa fortune, prendrait son nom en l'épousant. Traitée aussi favorablement du côté des richesses, elle l'avait été encore plus par la nature : sa figure était agréable, son cœur noble et bienfaisant ; son abord prévenait en sa faveur, et annonçait beaucoup d'esprit ; la moindre émotion de son ame se peignait sur son visage ; et ses yeux, interprêtes de ses pensées, laissaient voir tour-à-tour son discernement et sa sensibilité.


Le doyen avait confié, pendant le court espace qui devait s'écouler jusqu'à la majorité de son héritière, sa personne et sa fortune à trois tuteurs, s'en rapportant entièrement à son choix, et lui permettant d'habiter chez celui d'entre eux qui lui conviendrait le mieux. Cécile, affligée de la perte de tous ses parents, ne trouvait de véritable consolation que dans la tranquillité de la vie champêtre, et dans les soins maternels d'une amie respectable qui la connaissait depuis son enfance, et que ses années et son expérience lui avaient rendue presque aussi chère que sa propre mère. Madame Charlton, cette amie sincère et respectable, la reçut chez elle. Elle y était établie depuis le moment où elle avait rendu les derniers devoirs au doyen ; et peut-être, si elle n'avait suivi que son inclination, y serait-elle restée jusqu'à celui où elle aurait pu aller habiter sa maison ; mais ses tuteurs désirèrent qu'elle changeât de demeure. Elle obéit à regret, quitta ses premières compagnes, l'amie la plus chérie et la plus respectable, ainsi que le lieu qui renfermait les restes des seules personnes qu'elle eût aimées. Accompagnée d'un de ses tuteurs, et suivie de deux domestiques, elle se rendit de Bury à Londres.


Ce tuteur était M. Harrel. Quoiqu'encore à la fleur de son âge, galant, poli, enjoué, grand et répandu dans le monde, il avait été nommé par son oncle un de ses trois tuteurs, dans la vue de faire plaisir à sa nièce, dont il avait épousé la plus intime amie. Cette unique raison lui fit penser qu'elle préférerait sa maison à toute autre. M. Harrel ne manqua pas de mettre en œuvre, pour dissiper sa mélancolie, tous les moyens que son esprit et sa politesse lui suggérèrent ; et Cécile, chez qui la douceur était assaisonnée de dignité, et la délicatesse de fermeté, se comporta de manière à lui persuader que ses soins n'étaient point inutiles. L'idée de retrouver une jeune amie, de vivre dans le sein de la confiance, venait adoucir les regrets de quitter des personnes auxquelles la reconnaissance l'attachait, et d'abandonner cette tranquillité qu'elle aimait. Elle avait cependant encore une épreuve à soutenir ; il lui restait un ami, duquel elle ne pouvait se dispenser de prendre congé.


À la distance de sept milles de Bury, résidait M. Monckton, le particulier le plus riche et le plus accrédité de tout le voisinage ; il avait invité Cécile et son tuteur à déjeûner chez lui à leur passage. M. Monckton était le cadet d'une famille distinguée, un homme à talents, fort instruit, et qui avait de la finesse. Il joignait à une force d'esprit naturelle, un grand usage du monde, et à l'art de distinguer avec la plus grande facilité le caractère de ceux avec qui il avait à traiter, celui de déguiser parfaitement le sien. Desirant ardemment d'acquérir une fortune, et d'obtenir la considération, suite de l'opulence, il s'était marié de très-bonne heure avec une riche douairiére de condition, dont l'âge avancé, puisqu'elle comptait déjà soixante-sept ans, n'était cependant qu'une de ses qualités les moins désagréables, son humeur étant encore plus repoussante que ses rides. Une si grande disproportion d'âge lui avait fait espérer que les richesses qu'il s'était ainsi procurées seraient bientôt débarrassées de ce qui en rendait la jouissance moins agréable ; mais son attente fut aussi vaine qu'intéressée : sa femme n'était pas plus la dupe de ses protestations, qu'il ne l'était lui-même de ses espérances. Il connaissait trop bien le monde, pour s'exposer à sa critique, en maltraitant la femme à laquelle il devait le rang qu'il y occupait. Il est vrai qu'il ne la voyait que rarement ; mais il savait trop ce qu'il se devait à lui-même, pour manquer aux lois que la décence et la politesse imposent en pareil cas aux honnêtes gens. Ayant ainsi sacrifié à son ambition tout espoir de bonheur dans sa vie privée, il tourna ses vues du côté où il espérait trouver les plaisirs qu'il avait acheté si cher la faculté de se procurer. Cette ressource, pour les personnes opulentes, ne saurait leur être ravie, et il n'y a que la satiété qui puisse les en priver. M. Monckton n'avait point encore éprouvé ce sentiment, et il avait prudemment partagé son temps entre les amusements dispendieux de la capitale, et les plaisirs les plus bruyants de la province...

Spécifications produit

Contenu

Langue
fr
Binding
livre numérique
Date de sortie initiale
26 mai 2019
Illustrations
Non

Personnes impliquées

Auteur principal
Fanny Burney
Deuxième auteur
Fanny Burney
Rédacteur en chef
Fb Editions
Deuxième rédacteur
Fb Editions
Editeur principal
Devaux Et Patris

Traduction

Premier traducteur
Henri Rieu

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Livre d‘étude
Non

EAN

EAN
1230003245750

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